Le millésime 2020 en chiffres : au plus bas…
Il n’y a que 2017, à cause du gel, qui a fait davantage plonger la production de vin en Suisse : en 2020, les 14’696 hectares du vignoble (— 8 ha) ont produit 83,4 millions de litres de vin. C’est près de 15% de moins qu’en 2019 et 13% de moins que la moyenne sur les dix dernières années. Par comparaison, la consommation des vins suisses était de 94,5 millions de litres en 2019 (47 mios de blanc). Les chiffres 2020, avec l’influence de la pandémie sur l’état des stocks, réputés lourds, sont attendus pour avril prochain.
Quantité ne veut pas dire, automatiquement, qualité, mais 2020 correspond à l’image d’un vignoble produisant moins, mais meilleur. C’est le printemps qui a péjoré la quantité : après le beau temps précoce, entraînant une floraison de la vigne entre fin mai et début juin, le froid et l’humidité ont ruiné ces belles promesses, juste avant l’été. L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), qui communique ces chiffres, parle de la «chute inaccoutumée de fleurs et de baies en formation». Ensuite, l’été a assuré la qualité : de la chaleur, voire de la sècheresse, favorisant des baies de petite taille et peu juteuses, assurant un moût naturellement concentré. Et de nombreux vignerons assurent aussi que l’acidité était plus équilibrée que durant l’année solaire 2018, par exemple…
Au niveau statistique, on notera que 8 litres de vins sur 10 proviennent de Suisse romande, qui cultive 74% de la surface : cela s’explique notamment par la présence importante de blanc, plus «juteux». Les régions à rouge ont, de surcroît, davantage souffert du climat contrasté de 2020, comme la Suisse alémanique, 14% de la récolte pour 18% de la surface (où le pinot noir a souffert, notamment dans les Grisons et à Schaffhouse), et le Tessin, 6% de la récolte, pour 8% de la surface (où le merlot domine largement).
Dans le détail, les Grisons affichent une récolte inférieure à 2019 de 500’000 litres, Schaffhouse, d’1 mio de litres, comme le Tessin. En Suisse romande, Genève et le Vully ont vendangé les mêmes quantités qu’en 2019. le lac de Bienne, 300’000 litres de moins, Neuchâtel, 700’000 litres de moins. Les deux plus grands cantons viticoles accusent une baisse notable: Vaud, de 4 millions de litres, à 23,7 mios, et le Valais, de 6,6 millions de litres, à tout juste 30,5 mios de litres, soit encore moins qu’en 2017, où le gel avait fait des ravages. Au final, pour l’ensemble de la Suisse, la vendange est inférieure de près de 15 millions de litres (98 mios en 2019, 83,4 en 2020).
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