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Posted on 29 avril 2021 in Actus - News

Consommation en baisse, mais les vins suisses résistent!

Consommation en baisse, mais les vins suisses résistent!

On n’a jamais aussi peu bu de vin en Suisse qu’en 2020. Tel est le verdict des chiffres publiés par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) à fin avril 2021. La consommation des vins, blancs et rouges, s’est contractée de 6% par rapport à 2019, qui avait marqué une embellie. Mais les vins suisses résistent : ils ont gagné des parts de marché pour la quatrième fois consécutive. Celle-ci est de 39,5%, en faisant abstraction des mousseux, dont la consommation est en hausse.

Jusqu’en 1994, les Suisses buvaient 300 mios de litres de vin par an. En 2017, ce chiffre est passé sous la barre des 250 mios, atteints à nouveau uniquement en 2019 (255). En 2020, avec 240,3 mios de litres, la consommation est inférieure au creux de 243,9 mios de 2018.

Vins importés impactés

Cette baisse de la consommation est attribuée au COVID 19 et àla fermeture des restaurants. Elle a touché davantage les vins étrangers que les vins suisses : par rapport à 2019 (qui avait constitué un léger rebond), – 14% pour les vins blancs étrangers (à 35 mios de litres), – 8% pour les vins rouges (à 110 mios de litres).

La consommation des vins suisses progresse de 0,6% dans les rouges (soit 260’000 litres sur 47,7 mios de litres) et de 0,2% dans les blancs (soit 87’000 litres sur 47,2 mios de litres). L’OFAG estime donc que les vins suisses détenaient en 2020, 39,5% des parts de marché (+ 2,5%). Sans tenir compte, toutefois, de la consommation des vins mousseux, qui s’établit à 20,5 mios (+ 2,1%).

Des stocks sous influence

Les stocks de vins suisses AOC — 95% de la production ! — ont diminué de 6,5%, à 152,5 mios de litres, à quoi s’ajoutent 13,5 mios de litres de «vins de pays» suisse et de 9,1 mios d’autres vins suisses, notamment les 7,1 mios de litres de vins AOC déclassés en vin de table à la suite d’une campagne financée par le Conseil fédéral et les cantons au printemps 2020. Ce qui fait dire au rapport de l’OFAG : «les statistiques révèlent une légère hausse de la consommation de vins suisses, mais il faut y voir non une consommation réelle, mais une conséquence du déclassement des vins AOC.»

Pour les vins étrangers, les stocks sont de 61,5 mios. Ils ont augmenté de 18,8% à fin 2020, confirmation que les vins étrangers se sont mal vendus. Car les importations de vins rouges avaient progressé de 3,7% et celles de vins blancs diminué de 1,2%, soit à 39 mios de litres, sur un total de 183 mios toutes catégories confondues (soit des importations globales en hausse de 2,5% !). L’Italie a fourni 78 mios de litres (+ 2,5%), la France, 39,7 mios de litres (+ 3,2%), tandis que la tendance est inverse pour l’Espagne (– 3,2% à 27,4 mios de litres).

Des statistiques à relativiser

Ces chiffres, comme de coutume, sont à prendre «avec des pincettes». Outre la remarque sur la consommation des vins suisses, les exportations se situent à 1,3 mio de litres de vin, mais comprennent aussi les vins étrangers réexportés. Les douanes ne font toujours pas la différence… Autre incongruité, la consommation des vins mousseux, qui figure à part. Et la mise en garde sur les chiffres que va publier l’Observatoire suisse du marché des vins (OSMV) de Changins, qui ne prend en compte que les chiffres d’une grande partie de la grande distribution (lire ci-dessous).

Selon l’OIV, à Paris, qui publiait ses chiffres annuels, la Suisse pointe au 18ème rang des pays d’après la quantité de vins consommés, devant la Belgique, l’Autriche, la Suède et la République tchèque. Par habitant, selon l’OIV, la Suisse occupe le 4ème rang des plus gros consommateurs, avec 35,7 litres par tête, derrière le Portugal, 51,9 litres, l’Italie, 46,6 litres, et la France, 46 litres. Mais devant l’Autriche, 29,9 litres, l’Allemagne, 27,5 litres, la Suède, 27 litres, la Belgique, 26,9 litres et la Hollande, 24,2 litres.

Les conclusions du rapport de l’OSMV

En 2020, les vins suisses représentent 28.1% des parts de marché en grande distribution. Ils ont gagné +0.5% sur les vins étrangers par rapport à 2019. Les ventes de vins suisses sont en augmentation toutes couleurs confondues (+13.6%). La catégorie des VdP suisses progresse le plus fortement, notamment avec les VdP blancs (+18.6%) par rapport à la moyenne des vins suisses. En grande distribution en 2020, les ventes de vin sont majoritairement des vins rouges (57%). Les blancs représentent 30% et les rosés 13% du volume total. Les ventes totales de vins blancs et rosés sont en augmentation depuis 2018. Le prix moyen des vins suisses est en légère baisse par rapport à 2019 (-0.3%). Les prix des vins suisses AOC sont plutôt stables alors que les VdP suisses, toutes couleurs confondues, connaissent une baisse de prix. Quant aux prix moyens en 2020, ils sont globalement en hausse pour les vins étrangers par rapport à 2019 : +0.7% pour les blancs, +2.1% pour les rouges et +2.5% pour les rosés. Les ventes des entreprises Coop, Denner, Globus, Manor, Migros, Volg, Spar et Landi représentent 43.1% de la consommation globale calculée par l’OFAG. En 2020, les habitudes de consommation ont été fortement impactées par les restrictions dues à la COVID. Ces dernières (semi-confinements, annulations de manifestations, fermetures des restaurants, etc.) ont pu entraîner un déplacement des ventes vers le canal de la grande distribution. La limitation des déplacements vers les pays voisins (tourisme d’achat) peut également expliquer une hausse des ventes dans les huit enseignes analysées.

©thomasvino.ch