Europe : le vin bio a le vent en poupe !
A l’occasion du salon Millésime Bio, toujours annoncé en présentiel à Montpellier du 24 au 26 janvier 2022, une étude a été commandée sur trois marchés, France, Angleterre, Allemagne, sur l’importance des vins bios : elle est croissante, et fortement, partout en Europe.
Dans sa paroisse, Nicolas Richarme, président de Sudvinbio, se frotte les mains : «(…) On est passé d’une consommation de curiosité à une consommation installée, structurelle. (…) Plus d’un tiers des Français achètent du vin bio de façon fréquente. La dynamique est clairement du côté du bio : dans les marchés où la consommation de vin a baissé, le vin bio progresse. Cela signifie que le vin bio gagne en volumes mais aussi en poids stratégique. (…) L’offre monte en puissance et les marchés suivent. La production progresse : en France, 891 exploitations ont commencé leur conversion en 2021, 1313 en 2019 et 3186 en 2020.» Alors que les surfaces utiles dévolues au bio dans tous les secteurs agricoles sont à 9,7% en France, pour la vigne, c’est près du double, soit 17%. «Le vin est une locomotive qui entraîne d’autres filières, comme le cidre et la bière».
En chiffres…
Tous les indicateurs progressent, 81% des Européens consultés estiment que le futur de la planète les préoccupent (contre 73% en 2015), 77% (75%) estiment qu’il est important de connaître l’origine des produits, 63% (57%) sont prêts à payer plus pour des produits qui contribuent à préserver l’environnement, 63% (57%), trouvent que les produits bio sont meilleurs pour la santé ; 48% (37%) des Européens disent acheter souvent des produits bio, soit 53% en France, 50% en Allemagne et seulement 41% en Angleterre.
Près du double des Français (37% contre 17% en 2015) ont intégré le vin bio dans leur panier de consommateur ; 54% des Français ont déjà consommé du vin bio, dont 46% des moins de 35 ans, pour seulement 38% des plus de 55 ans. 61% des Européens considèrent que le vin bio est plus respectueux de l’environnement : 54% des Français estiment la culture de la vigne respecte davantage l’environnement, 43% des Français sont d’accord de tester le vin bio et 35% des Français estiment que le vin bio favorise une production plus équitable. Les consommateurs sont prêts à payer plus pour du vin bio : entre 10 et 19 euros entre les Allemands et les Anglais, alors que le prix d’une bouteille conventionnelle est de 8,90 à 12,10 euros. Mais 36% des consommateurs trouvent le prix du vin bio trop élevé, davantage les Anglais (42%) que les Français (27%).
Coccinelle contre Bourgeon
La Suisse a du retard dans ce genre de statistiques, comme l’a montré notre enquête sur les labels plus ou moins bio. Et se profile aussi un duel entre la coccinelle des vins produits selon les critères de la production intégrée (IP), un label favorisé dès l’an prochain par Denner, et le bourgeon, de Bio-Suisse, favorisé par Coop : rude bras de fer en perspective, sur fond de refus des initiatives contre les pesticides de juin 2021 et l’année viticole 2021 climatiquement calamiteuse.
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