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Posted on 17 mai 2022 in Tendance

Caves ouvertes et dégustations de printemps

Caves ouvertes et dégustations de printemps

Lauriers de Platine rouge: les 2021 vaudois surprennent!

Trois assemblages de gamaret-garanoir 2021 se sont imposés aux Lauriers de Platine rouge du label Terravin, à Soleure, le 12 mai 2022. Décodage.

Par Pierre Thomas

Avec un trio formé d’«outsiders», soit le vainqueur du trophée, le Domaine de La Crosettaz, sur les hauts de Gilly, et son Désir Noir, Grand Cru de Tartegnin, AOC La Côte, devant Montchanoir, d’Yves Martin, Grand Cru de Montcherand, AOC des Côtes-de-l’Orbe, puis, troisième, Le Courson, du Château de Valeyres, du président de l’AOC des Côtes-de-l’Orbe, Benjamin Morel, tous des gamaret-garanoir et tous de 2021, on pourrait croire que les vins rouges labellisés Terravin montrent une remarquable harmonie. Il n’en est rien…

«Nouveaux cépages» bien implantés

Que les 2021, année difficile dans le vignoble vaudois, mais moins qu’en Valais (lire ci-dessous), ait plu à la vingtaine de jurés conviés à Soleure, pour cette 5ème édition de la «coupe des coqs» rouges vaudois, est aussi méritoire que prometteur. Que ces deux «nouveaux cépages» tirés du croisement du gamay et du reichensteiner à Changins (VD), il y a plus d’un demi-siècle (1970 !), s’imposent paraît tout aussi réjouissant quand des vignerons plus réputés les dédaignent…

Derrière ce verdict d’un jour, se cache la grande disparité des vins rouges vaudois. Aucun cru du Chablais et de Bonvillars n’avait été présélectionné parmi les 16 qualifiés. Aucun pinot noir, non plus, alors que c’est le cépage le plus cultivé de Suisse et le rouge le plus présent dans le vignoble vaudois (à 65% cultivé en blanc…), et seulement cinq vins en monocépages (un gamay, un garanoir, un galotta, un merlot et une syrah), contre dix vins contenant du gamaret. A peine sorti des caves, le 2021 a convaincu par sa fraîcheur de fruit, sa palette aromatique et une honnête constitution, alors que la compétition était ouverte aux cinq derniers millésimes, soit neuf 2020 (le meilleur d’entre eux termine quatrième…) pour cinq 2021, et un seul 2018 et 2019. Enfin, ce palmarès est le reflet d’un acte volontaire des vignerons, a rappelé le président de Terravin, Pierre Monachon.

Terravin mis à mal par la crise

Le label, piloté par les vignerons vaudois, craint du reste pour sa survie. L’an passé, 1,8 millions de macarons à apposer sur les bouteilles ont été vendus, soit 20% de moins qu’une année normale. Et cette année, en raison de la faible quantité du millésime 2021, les ventes, à 20 centimes pièce, peinent aussi. Pour Terravin, c’est le signe que le vignoble vaudois est en crise, entre l’écoulement des stocks des années précédentes et un millésime faible en quantité, qui, aux yeux de certains producteurs, les dispense de publicité…

Voilà qui pourrait être un intéressant sujet de discussion, lors des «caves ouvertes vaudoises» de Pentecôte, des samedi et dimanche 4 et 5 juin, chez 200 vignerons-encaveurs. Il faut passer au préalable par le site mescavesouvertes.ch pour acquérir un ticket à 40 francs, qui donne droit à un bracelet d’accès et un verre, et aux transports publics gratuits, et permet de récupérer 20 francs, à condition d’acheter 6 bouteilles dans une cave. Une formule payante voulue par l’Office des vins vaudois (OVV), alors que d’autres «caves ouvertes» sont gratuites…

Pour les vins valaisans, un millésime 2021 «audacieux»

C’est l’adjectif de l’année : «audacieux»! A découvrir lors des «portes ouvertes» de l’Ascension, du 26 au 28 mai prochain, à travers le vignoble.

L’œnologue cantonale Nadine Pfenninger-Bridy (qui a remplacé Corinne Clavien, partie à la retraite…) avait déjà parlé d’«audace» pour les vins du plus petit millésime, en quantité, recensé depuis la tenue des statistiques des vendanges en Valais, en 1966. Et, cinq mois plus tard, elle a persisté et signé, au Château de Venthône, sur Sierre, le 12 mai.

Gel, pluies torrentielles, grêle, mildiou : ce 2021 est littéralement «sauvé des eaux». Et les Valaisans, sur leurs 4732 hectares, ont produit moins que les Vaudois sur leurs 3783 ha : 18 millions de litres, soit un million de moins que les Vaudois. Les vins valaisans se répartissent en 8 millions de litres de blancs et 10 de rouges, soit en proportion inverse de leurs voisins (14 de blancs pour 5 de rouges).

Pour l’œnologue cantonale valaisanne, les «les vins sont expressifs et délicats, portés par une fraîcheur joviale». Les blancs ont un bouquet exubérant et une acidité rafraîchissante, tandis que les rouges, équilibrés, grâce à cette acidité, devraient pouvoir vieillir.

Tout cela est à confirmer, verre à la main, et même avec un nouveau «carnet de dégustation», de Brigue à Saint-Gingolph, en train (billets dégriffés), chez 230 vignerons-encaveurs, du jeudi 26 au samedi 28 mai.

Enfin, les «caves ouvertes» genevoises ont lieu, traditionnellement, sur un seul samedi, le 21 mai. 70 caves seront de la partie. Un pass est vendu 20 francs, sur place, directement dans les caves. C’est le dessinateur genevois Zep, qui a fait replanter quelques ceps de vigne devant sa belle maison, qui signe l’affiche et le pass… Liste des caves sur: www.geneveterroir.ch

©thomasvino.ch