Un vin rouge «classé» par Slowfood
C’est le site Internet du Corriere del Ticino qui nous l’apprend. La bondola, et sa descendante encore plus rare, la bondoletta, deux cépages rouges alpins, font leur entrée parmi les «presidio» du mouvement Slowfood. C’est la première fois qu’un vin est distingué.
Actuellement, il existe 20 produits rares et dignes de protection sous le chapeau des «presidio». Trois sont tessinois : un ancien salami («cicitt») locarnais, la «farina bona» de maïs grillée, et le fromage «zincarlin» de la vallée de Mücc. Dans le monde, les produits ainsi protégés par un cahier des charges sont autour de 700. Mais c’est la première fois qu’un vin suisse l’est.
Cinq producteurs du Sopraceneri se sont unis en «communauté de la bondola» : l’Azienda Mondo, dont la bondola fait partie de la Mémoire des vins suisses (depuis le millésime 2007), Chiericati Vini, Pian Marnino, Terreni alla Maggia et La Segrisola. Cette dernière a une petite production d’un assemblage avec un peu de bondoletta, alors que les autres vinifient le cépage tessinois «in purezza».
Détrônés par le merlot
Jusqu’au milieu du XXème siècle, la bondola et la bondoletta étaient encore cultivées sur la moitié du vignoble tessinois (1163 ha, dont 10% de cépages blancs). Aujourd’hui, la bondola n’est cultivée que sur 8,66 ha et la bondoletta sur 42 m2 (0,42 ares !) selon les statistiques fédérales 2022. Le merlot, deuxième cépage le plus planté en Suisse, loin derrière le pinot noir, l’est sur 891 ha, au Tessin (dont 25% donne du blanc, année après année…).
La vendange 2022 sera la première à être reconnue «presidio», avec l’escargot caractéristique de Slowfood. Les cinq producteurs feront déguster leur vin rouge 2022 le samedi 6 mai sur la piazza del Ponte, à Mendrisio.
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