Mais d’où vient le chasselas?
Une étude en fin de parcours
Le biologiste José Vouillamoz a rejoint, au début de l’année, le Centre des Fougères (Valais), où il est responsable des recherches sur les plantes aromatiques et médicinales. A temps partiel, il termine son étude des cépages suisses, à l’Université de Neuchâtel. Le chercheur a pu constituer une base de données de 88 échantillons, dont les trois quarts provenaient du Valais. L’étude ADN a permis de démontrer que trois cépages étaient «inconnus». Deux, un rouge et un blanc, issus d’une treille près de Sion, n’ont pas pu être identifiés, mais présentent «un faciès assez italien» et pourraient être présents par accident. Le troisième est la «diolle», signalée par Berger et Vermorel, à la fin du XXème siècle. On en avait perdu sa trace et elle réapparue près de Savièse (VS). Le biologiste, sur la base du profil ADN, a pu déterminer qu’elle est fille de la rèze, vieux cépage valaisan qui donne le «vin du glacier», du val d’Anniviers, et d’un autre cépage, non-identifié.
A la demande des Vaudois, José Vouillamoz va se pencher sur le chasselas. On sait déjà deux choses : ses parents n’ont pas pu être identifiés, mais, appelé fendant par les Vaudois avant que les Valaisans utilisent ce terme, le chasselas est né entre l’arc alpin et la Franche-Comté. Le chercheur va analyser la parenté du chasselas avec les cépages de la Savoie, comme l’altesse et le servanin. Un fait est certain : la piste égyptienne n’est qu’une légende, comme celle de la syrah, inspirée de la ville de Shiraz en Perse. Au contraire, José Vouillamoz a pu déterminer une parenté entre la syrah et le viognier, alors que le lien entre la syrah et les mondeuses (noire et blanche) est lui aussi avéré. (PTs)
Paru dans Vinum, mars 2008