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Posted on 10 janvier 2005 in Vins suisses

Valais — Nouvelle image pour cépages anciens

Valais — Nouvelle image pour cépages anciens

Le choc des images,
le poids des cépages

Le plus grand canton viticole se donne les moyens de promouvoir ses vins, surtout en Suisse alémanique. Et remet cet automne 600'000 francs dans une campagne de publicité aux visuels renouvelés.
Par Pierre Thomas
Après le message «simple et efficace», selon Olivier Foro, le directeur de l’Interprofessions de la vigne et du vin du Valais (IVV), de la campagne précédente, axée sur «les vins du Sud», le graphiste Jean-Marie Grand a développé une image plus décalée. Sur le thème des grandes découvertes, d’abord géographiques, qui s’acoquinent aux cépages valaisans. Ainsi, sur une affiche, deux photos juxtaposent la Cordillère des Andes et le Cornalin. Curieuse alliance, quand on sait que les vallées andines, au Chili et en Argentine, produisent d’excellents vins? «C’est une analyse de spécialiste, pas du public que nous visons», rétorque le graphiste sierrois, qui ne craint pas pareille mésalliance entre un diamant, certes sud-africain, comparé au joyau des Alpes, le Cervin, pour appuyer le johannisberg.
Corriger le cliché fendant-dôle
Pour la majorité des Suisses, le Valais se résume encore au fendant et à la dôle. Un sondage MIS-Trend vient de le montrer. En Suisse romande, le taux de notoriété de l’arvine n’est que de 14%, et celui du cornalin de 5%, des indices à diviser par trois pour les Alémaniques. Et pourtant ce sont eux qui achètent 80% des vins valaisans ! La campagne, déclinée en annonces dans certains journaux des deux côtés de la Sarine, et en diapositives au cinéma, veut donc toucher des consommateurs citadins, âgés de 25 à 45 ans, qui consomment du vin deux à trois fois par semaine et gagnent 6000 fr. par mois.
Pour cette nouvelle campagne de pub, des 600'000 francs investis, l’Etat du Valais, en fournit 160'000. Il prolonge ainsi le redéploiement de l’encépagement, subventionné par la Confédération et le canton. «Sur 1000 ha de spécialités, 500 ha ont été reconvertis en dix ans», souligne l’encaveur Claude Crittin, président de l’IVV.
Un nouveau directeur de l'Interprofession
Cette campagne, avec la mise en valeur des paysages, servira aussi le tourisme. «Le Valais, c’est un package !», s’exclame Olivier Foro. C’est son dernier mot comme directeur de l’IVV. Cette semaine, lui succède Pierre Devanthéry, 42 ans, ancien cadre de la poste et ancien directeur de la Cave Saint-Anne, à Sion. Quant au directeur sortant, après trois ans de labeur, il retourne à ses première amours : Ovronnaz, où il reprend le marketing des bains (Thermalp), après avoir été directeur de l’Office du tourisme.

Article paru dans Hôtel+Tourismus Revue, Berne, en octobre 2004