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Posted on 14 avril 2009 in Tendance

Avril 2009: et on se mar(r)a!

Avril 2009: et on se mar(r)a!

Nouveaux cépages
On se ma(r)ra tant!

Il était une fois un présentateur de télévision du service public qui voulait à tout prix faire causer du millésime 2008 en avril. A peine sorti de cuve — vu que 2008 était redevenue une année normale, donc tardive au pays du chasselas et même du fendant.
Il réussit donc à ferrer un télégénique ambassadeur des vieux dézaleys tout droit issus des cuisses vaillantes des barons dudit grand cru vaudois. Et, en prime (time), il le brancha en direct sur ces fameux nouveaux cépages dont l’un, vieux de trente ans, comme le gamaret et le garanoir, vient tout juste d'être baptisé…
Dans l’étrange lucarne, notre ami de Sierre s’en vint dire que le Vieux-Pays et ses cépages autochtones suffisent à son propre bonheur. Mais qu’ailleurs, dans des contrées aussi exotiques et reculées que l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Genève et le Pays de Vaud, compte tenu du climat contraire, des cépages nouveaux sont, peut-être, nécessaires… ne fût-ce que pour sacrifier à la mode. (Et comme disait Coco Chanel, «la mode, c’est ce qui se démode».)
Malheureuses phrases cathodiques! Et effet boomerang garanti relayé par le blog valaiso-valaisan du journaliste Paul Vetter: les œnologues suisses se passeront d’une dégustation de vieux dézaleys, pour punir l’ambassadeur si peu diplomate. Confirmation s’il en était encore besoin que la Suisse viticole, timbre poste sur la mappemonde, est un petit pays, tout petit, petit pays… ou l’on ne badine pas avec le régionalisme.
Du reste, quand elle veut «inventer» un nom de cépage, la Suisse viticole ne trouve rien de mieux que de copier le nom de la variété qui a sauvé les fraises : la Mara. C’est ainsi que le C 41, jumeau du gamaret et du garanoir, a été baptisé très officiellement. Interrogé, l’obtenteur de la fraise à succès, Pascal Marionnet, explique que la «Mara des bois» a été «déposée sous ce nom au Comité d’obtention végétal. Ce n’est pas une marque. J’aimerais autant que le nom de cette vigne soit changé, mais je ne peux pas l’obliger. Ce n’est pas un gros problème du fait que ce n’est pas la même espèce», conclut, fair-play, l’obtenteur français.
S’il avait été Vaudois ou Valaisans — au hasard! — il en aurait fait tout un fromage… Vacherin ou raclette au choix.
©thomasvino.com – 140409