Vaud — Le Musée d’Aigle redynamisé
Aigle
Le Musée de la vigne
et du vin redynamisé
Par Pierre Thomas
«Nous étions fiers de notre musée patrimonial, mais quand j’ai repris la présidence de l’association, rapidement, nous avons décidé de passer d’un musée d’objets à un musée d’idées», explique Fabien Loi Zedda. Fondé en 1971 et émanation de la Confrérie du Guillon, l’ancien musée s’était ouvert il y a 35 ans. La première étape a permis de transformer neuf salles, pour un peu plus de 2 millions de francs. Huit autres devraient être ouvertes d’ici fin 2011. «Il reste 700’000 francs à trouver», explique le président de l’association, en félicitant plus de 2’000 donateurs privés qui ont déjà contribué à la première étape. De 620 m2 d’exposition, la surface passera alors à 1’000 m2, des caves aux combles. (Ci-dessous, de g. à dr., e muséographe Michel Etter, le président du Musée, Fabien Loi Zedda et le vice-président de l’OIV et président de VINEA, François Murisier)
Le triangle du Chasselas
Le muséographe veveysan Michel Etter a visé un périmètre plus large que celui d’un musée régional ou vaudois. «Nous voulons couvrir le triangle du Chasselas, avec ses pointes à Genève, Sierre et Bienne.» La présentation se répartit en six expositions à thèmes, «qui varient les points de vue». L’interactivité entre en scène, avec des questions posées, des tiroirs à ouvrir et des boutons à pousser pour obtenir les bonnes réponses, des émissions de TV d’archives à regarder, etc. «On raconte des histoires aux visiteurs», explique le muséographe, de la nature et du paysage, terreau (terroir…) de la vigne, jusqu’aux ressats (repas de fête) du Guillon et à la Fête des Vendanges de 1999, à Vevey.
Retraité d’Agroscope Changins-Wädenswil et nouveau président de VINEA à Sierre, qui a aussi rénové son propre musée au Château de Villa, François Murisier a assuré l’interface avec les scientifiques, autour de la viticulture, de l’œnologie et de la dégustation, trois thèmes qui font l’objet d’animations ludiques et didactiques, avec des écrans tactiles et des laboratoires. Dans la prochaine étape, l’étiquette, dont Aigle est un riche musée, retrouvera sa place.
Attirer un public plus large
Mais quel public vise le musée, dont le conservateur reste Nicolas Isoz ? Pas seulement les amateurs de vins, mais les femmes, les enfants et les familles. Ouvert de fin mars à fin octobre, le musée draine un public relativement faible : 15’000 personnes par an, soit vingt fois moins que le Château de Chillon, où la Confrérie du Guillon tient ses ressats. C’est nettement moins, aussi, que l’Alimentarium, à Vevey, ou le Musée gruérien à Bulle (qui entreprend sa mue cette année). A cela s’ajoutent 13’000 hôtes des salles, louées pour des événements particuliers, y compris des repas de mariage.
Au futur, le Musée de la vigne et du vin d’Aigle veut jouer en rôle de défense du Chasselas, par exemple en organisant un festival international. Une «Gutedel Cup», comme celle qui s’est jouée pour la quatrème fois en avril 2010, pourrait être organisée à Aigle, en alternance avec Mülheim et Badenweiler, dans le pays de Bade (Allemagne) : des vignerons locaux ont même déposé le nom de Mondial du Chasselas, mais la première édition n’est pas pour demain.
*Ouvert tous les jours de fin mars à fin octobre, de 11 h à 18 h (fermé le lundi). Billet d’entrée : 11 fr. www.museeduvin.ch