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Posted on 10 juillet 2011 in Tendance

Un concours mondial du chasselas en 2012

Un concours mondial du chasselas en 2012

Aigle, capitale
(mondiale) du chasselas

Emmené par le syndic d’Aigle, Frédéric Borloz, une «assocition pour la promotion du chasselas» entend organiser un concours «Mondial du chasselas». Premiers résultats dans un an : les 6 et 7 juillet 2012.
Pierre Thomas
L’intention était connue, le nom déposé. Restait à savoir comment allait s’y prendre les Vaudois pour mettre sous toit une compétition dédiée au cépage blanc le plus planté de Suisse sur 4043 hectares. Et même s’il a perdu le titre de cépage roi de Suisse (détrôné par le pinot noir, sur 4386 ha), il reste le cépage blanc le plus planté notamment en Suisse romande (58% de la surface totale dans le pays de Vaud et 25% en Valais), avec des exceptions au Tessin, à Bâle et sur les rives bernoises des lacs de Bienne et de Thoune.

Un cépage historiquement lémanique

Suite à une étude du généticien José Vouillamoz, l’origine du chasselas a pu être établie dans la région lémanique au sens large. Sa première mention date de 1302 et il fut connu sous le nom de «lauzannois» dès le 17ème siècle. A l’exception de la Roumanie et de la Hongrie, où il couvrirait de grandes surfaces, surtout pour du raisin de table, il est vinifié en France (Chablais savoyard, Pouilly-sur-Loire, Alsace) et en Allemagne, à la frontière suisse, dans le Markgräflerland. Les 1’000 hectares plantés y représentent à peu près la surface du chasselas arraché ces quinze dernières années en Suisse et l’on trouve en grandes surfaces suisses, du vin de cette région… Il y aurait aussi du chasselas aux Etats-Unis et en Italie et le comité du concours s’efforcera de rassembler un maximum d’échantillons — ils visent 600 vins — pour que la compétition revête une dimension réellement internationale.
Au niveau suisse, jusqu’en 2003, la «Coupe Chasselas» offrait un match annuel Valais-Vaud. Mais le magazine Vinum y a renoncé. Les occasions de se mesurer ne manquent pas : elles sont régionales (les Vaudois viennent d’octroyer 64 médailles d’or à des chasselas lors de la Sélection des vins vaudois et les Valaisans 22 étoiles d’or à des fendants en session de printemps) et nationales (le Grand Prix du Vin Suisse 2011 se déroule à Sierre cette dernière semaine de juin et le palmarès sera proclamé le 25 octobre à Berne), mais pas internationales.

Eviter la concurrence avec la Gutedel Cup

Le seul moyen pour les vins suisses de se confronter à d’autres chasselas est la «Gutedel Cup» au Pays de Bade. Ce printemps, 99 chasselas suisses représentaient plus de la moitié de la catégorie internationale et c’est un chasselas neuchâtelois Les Plantées, 2009, de Dimitri Engel qui l’a emporté, devant un trio de deux vaudois et d’un valaisan. Les organisateurs aiglons se sont déjà approchés des Allemands. Ils promettent de proclamer le palmarès une année sur deux ailleurs que dans le Chablais, mais la compétition se déroulera chaque année.
Reste à savoir comment juger les vins allemands, qui répondent à une législation spécifique : les Kabinett ne sont pas chaptalisés et ne font pas leur deuxième fermentation (malolactique). Selon les normes de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), la nouvelle compétition doit définir les catégories aptes à concourir. C’est encore musique d’avenir : l’appel à la participation chez les producteurs ne sera pas lancé avant mars 2012.
Sur le net www.mondialduchasselas.com
Paru dans Hôtel Revue le 30 juin 2011.