Plus de 550 chasselas en compétition
550 vins au 1er Mondial du Chasselas
Pierre Thomas
Le Chasselas, qu’on connaît parfois sous les noms de Gutedel ou de Fendant, va connaître son premier concours mondial. Les dégustations auront lieu les 1er et 2 juin à Lausanne tandis que la proclamation des résultats aura lieu le 6 juillet à Aigle. En attendant de connaître les lauréats, le concours a déjà rempli tous ses objectifs en termes de participation.
Organiser un Mondial du Chasselas était un défi et nombreux étaient les sceptiques à ironiser sous cape. «Avec tous ces concours, ils n’auront qu’une cinquantaine d’inscriptions ! » « Un Mondial du Chasselas à Aigle ? Ce ne sera que des vins suisses. Pire que des vins du Chablais ! » et autres traits d’esprit.
Pendant que les esprits caustiques causaient, la caravane du Mondial du Chasselas a fait son chemin. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de vous annoncer que les objectifs du comité sont largement atteints. Plus de 550 vins ont été inscrits à cette première compétition dévolue au grand cépage lémanique. En comparaison, le Mondial des Pinots de Sierre totalisait 1310 vins lors de sa quatorzième édition et le Mondial du Merlot annonçait 300 crus dégustés lors de sa quatrième édition (toutes deux en 2011).
Comme attendu, une majorité de vins provient du canton de Vaud, berceau du cépage et seule région à le promouvoir en tant que spécialité haut de gamme. Néanmoins, une forte proportion de crus valaisans et des autres cantons romands laisse imaginer de belles bagarres pour l’attribution des places d’honneur. Autre motif de satisfaction, les petites régions romandes comme le Vully Fribourgeois ou le Lac de Bienne sont bien représentées avec respectivement 18 et 9 Chasselas inscrits. «Et la participation internationale?» direz-vous. Là aussi, le succès s’avère au rendez-vous puisque pas moins de 45 vins étrangers sont annoncés. Leurs régions de production: Allemagne, Alsace, Savoie, USA et Canada!
Voilà ce qu’ont communiqué les organisateurs à des adresses triées sur le volet… On peut être surpris de ne voir aucun chasselas des pays de l’Est. Je n’en ai personnellement jamais vu, malgré plusieurs voyages en Roumanie, où il couvrirait une surface notable de plusieurs milliers d’hectares. La réponse vient peut-être de ce dégustateur bulgare, rencontré au Concours Mondial de Bruxelles, la semaine passée: «Chez nous, le chasselas est le vin des paysans. Ils ne le mettent pas en bouteille, mais le boivent quotidiennement, parfois coupé avec de la limonade.» On est, effectivement, assez loin du «chasselas haut de gamme» dont parlent les organisateurs. Et on se réjouit de déguster ces vins et de voir comment s’exprime leur diversité: le vainqueur aura droit au titre de «champion du monde» du chasselas.
@thomasvino.ch