3’000 vins au GPVS 2012
Grand Prix du Vin Suisse 2012
Un match
Valais-Vaud
de plus en juin
Par Pierre Thomas
Près de 40% de vins valaisans et un peu mojns de 25% de vins vaudois. Les autres cantons sont loin derrière: moins de 6% pour Genève et Zurich; un peu plus de 4% pour le Tessin et les Grisons, 3,6% pour Neuchâtel, 3,3% pour Schaffhouse.
Il est vrai que le Valais et ses 5’000 ha de vignoble et Vaud avec 3813 ha, représentent ensemble 58% de la surface viticole suisse. Mais, à l’évidence, les autres cantons que les deux principaux ont moins besoin de ce concours «national». Genève et Neuchâtel tiennent beaucoup à leurs sélections cantonales, bien médiatisées, au palmarès très étoffé, même si Genève limite les médailles d’or à 10%. C’est près de 5% de moins que le premier Mondial du Chasselas, qui s’ajoute, cette année, au Mondial du Pinot, à Sierre, et du Mondial du Merlot, jugé dans la foulée, à mi-août, à Sierre aussi, et non plus à Lugano.
En sur-poids à Paris
Trop de concours, c’est sûr, mais toujours autant de participants… A supposer qu’un vin valaisan ou vaudois décroche une médaille d’or à sa sélection cantonale, puis à un concours de cépage, puis au concours national, verra-t-on ces trois médailles d’or collées sur la bouteille? Sans compter les concours internationaux divers et variés. Aux Vinalies internationales de Paris, la Suisse, aussi incroyable que cela paraisse, était, cette année, le deuxième pays participant, avec 239 vins, loin derrière la France (1’483 vins) mais devant le Portugal (228 vins), la République tchèque (autre pays sur-représenté, avec 166 vins), à égalité avec l’Espagne. Des chiffres que les organisateurs parisiens se gardent bien de divulguer…
On ne peut pas en dire autant de VINEA et de la revue Vinum, qui donnent moult statistiques sur la présence des cantons (VS, 1156 échantillons, VD, 716, Genève, 175, Zurich, 168, Grisons 120, Tessin, 120, Neuchâtel, 108, en s’arrêtant à 100), sur les cépages répartis en 12 catégories (une de plus, avec les mousseux, 39, seulement). Les autres cépages blancs purs mènent la danse avec 591 vins, devant le chasselas, 452, le pinot noir, 429, les assemblages rouges, 346, les autres cépages rouges purs, 343, les vins rosés et blancs de noirs, 147, le merlot, 139, le gamay, 107, les assemblages blancs, 93, le müller-thurgau, 80, et les mousseux, 39 seulement.
Mai-juin, où l’on «congèle» les notes
On vous fait grâce de la proportion des vins de 2011 (la grosse majorité), de 2010 et de 2009… Quant au calendrier, il revient àe déguster à peine un mois plus tard que les sélections régionales, avec une publication du palmarès à mi-août, seulement. Un peu comme si le 100 mètres des J.O. ne livrait son verdict qu’un mois et demi plus tard!
Pire, les 6 nominés des 12 catégories attendront le 23 octobre 2012, et le Gala des vins suisses au Kasino Kursaal de Berne, pour connaître leur rang exact dans la hiérarchie finale, sans oublier le titre de «vigneron suisse de l’année», pour celui qui aura réussi le meilleur résultat d’ensemble parmi les 600 producteurs, selon des conditions plus ou moins obscures.
Entre le 30 juin et le 23 octobre, les vins auront certes évolué en bouteille, mais pas les résultats du concours! Il est vrai que la dégustation n’est pas une science exacte et que si le concours avait lieu simultanément, le même jour donc, mais avec deux jurys différents, il ne déboucherait pas sur les mêmes résultats. C’est aussi et paradoxalement l’explication de l’engouement des vignerons suisses dans la quête du Graal du meilleur résultat possible… Comme en prend plusieurs billets à la loterie pour augmenter ses chances de gain!
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