Les montres suisses mieux que les vins français
Les montres rapportent plus
à la Suisse que le vin à la France
A ma droite, des montres affublées d’un précieux poinçon: « swiss made ». A ma gauche, des bouteilles bénéficiant d’une aura internationale toute aussi valorisante : champagne, grands crus de bordeaux et de bourgogne, cognac… Entre ces deux chefs de file historique de l’export dans leur pays respectif – les horlogers suisses et les producteurs français de vins et spiritueux – il n’y a certes pas de compétition frontale. Mais la comparaison entre leurs performances respectives reste néanmoins intéressante.
+ 100% pour les montres suisses, + 33% pour les vins et spiritueux français
Il y a dix ans, les Français disposaient d’une bonne longueur d’avance sur les Suisses. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au premier semestre 2012, les ventes à l’étranger de l’horlogerie helvétique ont franchi un seuil historique: 10 milliards de francs suisses (8,3 milliards d’euros). En 2002, c’est le chiffre d’affaires que réalisait ce secteur à l’export sur une année !
Sur la même période, les producteurs de vins et spiritueux sont tout juste parvenus à faire croître d’un tiers leurs ventes à l’étranger, avec des hauts et des bas. En 2009, par exemple, elles avaient été très affectées par la crise et le haut niveau de l’euro (cours moyen sur l’année: 1,40 dollar). Les choses sont rentrées dans l’ordre depuis. Entre le 1er juillet 2011 et le 30 juin 2012, le chiffre d’affaires à l’export des professionnels du secteur a atteint 11,1 milliards d’euros. Le record historique de 2011 (10,1 milliards) pourrait donc être battu grâce notamment aux ventes de champagne (2,1 milliards sur 12 mois) et de cognac (2,2 milliards).
Les chiffres du commerce extérieur français au 1er semestre 2012, dévoilés le 8 août par le ministère du Commerce extérieur, montrent donc que les vins et spiritueux français restent, avec l’aéronautique, l’une des rares secteurs où la France continue à exceller. Sans l’excédent qu’il dégage (4,46 milliards d’euros), le déficit commercial aurait frisé les 40 milliards d’euros sur ce seul semestre.
Au regard des performances de l’horlogerie suisse, le fleuron des exportations françaises fait tout de même pâle figure. A l’exception de 2009, ses ventes n’ont jamais cessé de croître. En 2011 la croissance a atteint 19,3%. Le franc suisse culminait pourtant à des niveaux record avant que la banque nationale ne se décide à l’arrimer à l’euro. Cette année, si la tendance se poursuit, il devrait passer le cap des 20 milliards de francs suisses, soit 10% du total des exportations de la Confédération helvétique, dont la balance commerciale reste largement excédentaire.
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