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Posted on 9 septembre 2012 in Tendance

VINEA: à quoi ressemblera la 20ème édition?

VINEA: à quoi ressemblera la 20ème édition?

VINEA 2012

Carton jaune ou carton rouge ?

Que sera la vingtième édition de VINEA, la vitrine des vins du Valais, qui s’est muée en salon autoproclamé des vins suisses ? La 19ème édition, le vendredi 31 août et le samedi 1er septembre 2012, a été accueillie sèchement par les producteurs. Au lendemain de la manifestation sierroise le quotidien valaisan Nouvelliste a ouvert le cahier des critiques, sous la plume de France Massy, et le titre «Bilan entre rouge et blanc…».
Par Pierre Thomas
Selon les organisateurs, qui distillent, édition après édition, un communiqué final où il s’agit de «positiver» selon la méthode Coué — comme après l’un des concours que l’association sierroise, largement subventionnée par des fonds fédéraux, organise (Mondial du Pinot, Mondial du Merlot, Grand Prix du Vin suisse) — cette 19ème édition a été surtout marquée par une météo subitement fraîche et venteuse. Selon les organisateurs, 7’000 visiteurs ont été dénombrés, soit bien en-dessous des 10’000 affichés les précédentes années.
La dégustation? L’apéro dès 17 h.!
Mais le réaménagement de l’horaire, avec une ouverture le vendredi à 11 h., et le samedi également, et, surtout, une fermeture à 19 h., est dans la ligne de mire des critiques. Les organisateurs s’appuyaient sur un sondage dont on dit qu’il a été très peu rempli par les exposants eux-mêmes. Ceux-ci redoutaient depuis longtemps la fin de journée, à partir de 17 h. En passant à un verre-sésame à 40 francs la journée, les visiteurs avaient, du reste, tendance à en vouloir pour leur argent, en prolongeant l’exercice en fin de journée, vendredi comme samedi.
D’autres préféreraient qu’à Sierre, le salon reste la vitrine des vins valaisans, alors que plusieurs vedettes locales ont décidé, désormais, de le bouder. La fixation du vendredi et du samedi, de surcroît, focalise la manifestation dans la rue principale de Sierre sur une dégustation publique, et boute hors jeu les professionnels. Ils ont, il est vrai, l’occasion de déguster plus tôt dans la saison, les quatre lundis du mois de mai, les meilleurs vins valaisans lors des 4 Glorieuses, à Martigny. VINEA s’est, du reste, approché des organisateurs, en vain jusqu’ici, pour essayer d’en faire un VINEA de printemps (comme Expovina l’a fait à Zurich, doublant son expostion de novembre en avril). A Zurich encore, qui veut déguster les meilleurs vins de toute la Suisse peut le faire le lundi précédant VINEA : ils étaient 1’800 sur une seule journée, cette année.
Et si le Valais se réappropriait VINEA?
Face à ce faisceau de critiques, le président François Murisier joue l’ouverture, en affirmant que tous les points peuvent être rediscutés pour la 20ème édition. Et il réaffirme que le Valais a tout intérêt à présenter les autres régions viticoles. Mais Le Nouvelliste se garde de préciser qu’en l’état actuel des choses, c’est aussi le seul moyen d’obtenir des subventions fédérales, à raison d’un franc de Berne par franc dépensé dégagé par les organisateurs. Toutefois, les ordonnances de la nouvelle politique agricole fédérale pourrait prévoir un élargissement de ce subventionnement aussi à des initiatives cantonales.
L’hyper-secrétaire générale, devenue directrice du salon, n’est pas évoquée non plus, qui trie les journalistes en fonction des têtes qui lui reviennent (autant dire que la nôtre est proscrite!) et se garde bien d’aller serrer les mains des animateurs d’une dégustation dite de prestige, comme celle de L’Esprit de Genève. L’assistance y était en petite minorité valaisanne… Une telle dégustation, événement unique, aurait drainé davantage de public, sans doute, à Lausanne, Berne ou Zurich. Mais peut-on reprocher aux amateurs de vins valaisans — d’où qu’ils viennent ! — de privilégier, s’ils font le déplacement de Sierre, les vins valaisans? Le Valais n’aurait aucune honte à repositionner sa manifestation automnale comme événement primordial du plus grand canton viticole de Suisse (avec 5’000 ha, un tiers de la surface cultivée). Et peut-être que les vedettes — qui n’ont, il est vrai, plus grand’chose à vendre à cette période de l’année… — reviendraient.
On ajoutera qu’à Lugano, le lendemain, lundi 3 septembre, plusieurs producteurs de merlots du Tessin s’étonnaient que VINEA n’avait toujours pas publié les résultats du Mondial du Merlot 2012. Il avait pourtant eu lieu dans la foulée du Mondial des Pinots, à Sierre, fin août. A vouloir courir plusieurs lièvres à la fois… le «plan média», qui doit échelonner le Grand Prix du Vin suisse, dégusté fin juin, mais au suspense levé le 23 octobre seulement, puis le Mondial des Pinots, en vedette à VINEA, à la courte participation étrangère, ressemble à un «steeple chase» difficile à suivre.
@thomasvino.ch