La fin des droits de plantation en Europe?
Libéraliser les droits de plantation?
Réponse à fin novembre
Alors que cette épée de Damoclès reste suspendue sur les producteurs, un premier avis devrait être rendu à fin novembre 2012, par un comité constitué par le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos.
Cette mesure, contestée officiellement par les grands pays viticoles, France, Italie, Espagne, Allemagne et, peut-être le Portugal, faisait partie d’un système à deux volets. D’abord, améliorer la compétitivité de la filière du vin, en arrachant une partie du vignoble, afin de supprimer les aides à la distillation en cas de surplus, des subventions à la modernisation et à la promotion des vins dans les pays hors UE (mais notamment en Suisse !). En dix ans, la surface viticole de l’Espagne et de l’Italie a, effectivement, diminué de 14%, en France, de 10%.
La suppression des droits de plantation induirait un effet inverse, avec un risque majeur de surproduction et une baisse massive des prix. Partagée, la France serait revenue à de meilleurs sentiments: dans un premier temps, le ministre sous l’ère du libéral Sarkozy était prêt à bloquer les droits de plantation dans les A.O.C., mais à la libérer dans les autres qualités (vins sans appellation), entraînant une distorsion de concurrence. Le nouveau ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a déclaré être favorable à une réglementation dans l’ensemble des segments du marché, au moment où la France annonce une diminution de récolte de 8,5 millions d’hectolitres (de 51 à 42,5) pour 2012.
Mais pour l’emporter, le noyau des grands producteurs viticoles européens doit convaincre 14 Etats (y compris eux-mêmes) sur les 27 de l’UE, représentant 62% de la population et 255 voix. Pour l’emporter, les grands pourraient admettre que les petits renoncent à certains droits de plantation…
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