Marché mondial du vin: l’offre égale la demande
Marché mondial du vin 2012
L’offre et la demande
s’équilibrent
Fin octobre, les chiffres ne peuvent qu’être provisoires, annonce le directeur général de l’O.I.V., l’Italien Federico Castellucci. Tant les chiffres de la récolte européenne que de ceux d’une éventuelle reprise de la consommation sont incertains. Toutefois, la production devrait s’inscrire juste au-dessous des 250 millions d’hectolitres (248 millions d’hl) et la consommation, entre 235 et 249 millions d’hl (y compris 30 millions d’hl de vins industriels), soit à un point d’équilibre mondial.
Au chapitre de la production, après cinq récoltes modestes d’affilée, celle de 2012 est «exceptionnellement faible». L’Italie reprend la tête des pays producteurs: sa récolte ne serait que de 3% inférieure à 2011, alors que la France, qui passe au deuxième rang, enregistrerait non pas les 10% de baisse annoncés, mais 19% ! La Hongrie (– 32%), l’Argentine, l’Autriche (– 24%), la Bulgarie (– 16%), et l’Espagne (– 6%) annoncent des vendanges à la baisse. La Suisse est aussi affichée à moins 6%, à la hauteur de la récolte 2010 et pointe au 16ème rang des producteurs de vins recensés par l’O.I.V..
L’Union européenne paie un lourd tribut à cette baisse de la production, avec moins 9% (moyenne mondiale, – 6%). Le Chili, l’Afrique du Sud et les Etats-Unis affichent une progression, comme le Portugal et la Grèce, après deux années modestes. Plusieurs vignobles régressent, notamment l’européen. Sur ces trois dernières années, l’Union européenne a perdu 270’000 ha de vigne, soit 20 fois la surface de la Suisse, dont 175’000 ha ont bénéficié du plan européen de primes d’abandon définitif du vignoble (comme à Chypre, notre reportage, par exemple). Dès les chiffres 2012, ce plan n’est plus pris en compte.
L’érosion du vignoble a lieu aussi en Australie (moins 12’000 ha), et en Afrique du Sud (moins 1’000 ha), tandis que le Brésil «gagne» 1’000 ha et passe, en regard de la consommation, avec le Mexique, comme un marché prometteur pour les vins importés. Quant à la Chine, la croissance de son vignoble marque le pas, au contraire de la Turquie. Entre 2008 et 2011, le vignoble mondial aurait perdu quelque 47 millions d’ha par an (soit 3 fois la surface viticole suisse).
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