Sierre (VS) — Le Terminus — Didier de Courten
Hôtel-Restaurant Didier de Courten, Sierre
Tout le monde descend !
Racheté par les frères Rouvinez, vignerons et négociants sierrois, le Terminus vient d’être ripoliné de A à Z. Il y a de l’élégance, sur la terrasse citadine, au bar à vins en inox, à la brasserie dallée de noir et de cacao, aux banquettes de bois moderne, et au restaurant, ex-salle de bal, où les tables rondes s’harmonisent avec les arches qui divisent l’espace. L’architecte Eric Papon signe là un bel ensemble sobre et confortable. (lire les projets de D. de Courten)
Menu surprise
Au centre, la cuisine, avec ses portes coulissantes, source de bruits quand ça chauffe, au propre comme au figuré. Et dans l’assiette ? Trois menus s’échelonnent de 140 et 185 francs, alors qu’à la carte, les entrées flirtent avec les 50 francs, les poissons, 60 francs, les viandes et volailles, 10 francs de plus et les desserts à près de 30 francs.
Mieux vaut donc se laisser faire… Le jeune chef (36 ans) nous a ainsi promené dans sa carte d’été. Démarrage avec un empereur des Açores, poisson traité à la limite d’un dessert, car du pâtissier, de Courten a la minutie chronométrique. Délicieux cubes de thon dans un velouté de pensées, suivi d’un tartare de mini pétoncles dans un curry savamment dosé, puis un capuccino de pommes de terre mariées à du cacao, et du foie gras chaud sur une compote de rhubarbe et fraises, parfaite illustration du recours aux fruits pour acidifier (ou adoucir) les mets. Les choses sérieuses débutent avec un riz carnaroli en galette rôtie, garnie de cuisses de grenouille, suivi d’un immaculé turbot, au jus de coquillage et cidre. Enfin, un pigeon, cuit à l’étouffée dans une noix de coco, sans dominante douceâtre, grâce à son jus réduit. On en oublierait les vieux fromages valaisans et les pirouettes chocolatés du dessert… Un grand et époustouflant numéro !
En plus simple
Des mains de la même équipe de rugby — quatorze pros — sortent les plats de la brasserie, L’Atelier gourmand. Ils donnent un avant-goût du répertoire, en moins sophistiqué, et en moins cher. Au restaurant, le service reste discret et efficace, grâce à Laurent Gofre, qui a cédé le conseil des vins à Delphine Cretin, sûre de ses goûts, puisés dans une carte riche de vins valaisans et français. Rien d’autre : quand le Terminus fut construit, le Simplon n’était pas encore percé. Alors, l’Italie, l’Espagne et le Nouveau Monde, on oublie…
La bonne adresse
Hôtel Terminus
1, rue du Bourg
Sierre
Tél. 027 455 13 51
Fermé dimanche et lundi (lundi, café ouvert, sans restauration)
www.hotel-terminus.ch
Le vin qui va avec…
En kit DC
Paru dans Le Matin-Dimanche, 10 juillet 2005.