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Posted on 10 décembre 2006 in Actus - News

Vins suisses «Vin vaudois»:  quand le générique devient la marque

Vins suisses «Vin vaudois»: quand le générique devient la marque

 Vins suisses — «Vin vaudois»
A vos marques!
Les deux mots «vin vaudois» deviennent une seule marque générique sous laquelle sont appelés à s’unir négociants, coopératives et vignerons. En toute liberté, pour l’instant.
Pierre Thomas
Appuyé par le président de la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois, Gilles Cornut, directeur technique d’UVAVINS, la coopérative de La Côte, Robert Crüll, directeur de l’Office des vins vaudois, a présenté ce concept fédérateur, début décembre 2006. Le logo a été élaboré par Oscar Ribes, graphiste qui a conçu celui d’Alinghi. L’objectif est de mettre fin à «une anarchie de visuels totalement obscurs pour le consommateur final». La marque générique s’affichera largement, l’an prochain, sur les murs des villes suisses et des stations touristiques, pour une opération de charme qui devrait dépasser les 300'000 francs.
En empreinte sur une bouteille
Mais il ne s’agit pas que d’une campagne de pub : une bouteille propre au «Vin vaudois», qui portera le logo gravé dans le verre, devrait sortir des fours de Vetropack, à Saint-Prex (VD). L’obligation de mentionner «Vin vaudois» sur toutes les étiquettes ou bouteilles des vins d’appellation d’origine contrôlée n’est, toutefois, pas encore exigée. Il ne s’agit, pour l’instant, que d’une «recommandation». Reste à connaître l’impact de ce branle-bas de combat marketing sur les ventes. «Telle action n’entraîne pas automatiquement tel résultat», avertit d’emblée Oscar Ribes.
Plus faible vendange depuis 25 ans
Par la force des choses, le résultat commercial devrait être limité, car, pour la deuxième année consécutive, le vignoble vaudois a moins produit de vin que les Suisses en ont consommé. «Les stocks sont très bas», confirme Gilles Cornut. Avec moins de 20 millions de litres de blanc en «vin clair» et moins de 8 millions de litres de rouge, la vendange 2006 se situe à un million de litres de 2005. C’est même la plus faible depuis 1981 (jugée à l’époque catastrophique, avec 19 millions de litres), alors que les quotas permettraient d’en produire 22% de plus. Frappé par la grêle en été 2005, Lavaux avait produit 43% de vin de moins que ses quotas. En 2006, la même région reste à 32% en-deçà du plafond légal. Malgré 63% du vignoble vaudois planté en chasselas, «on manque de blanc», dit-on. Restent à connaître les chiffres réels de la consommation des vins suisses (et vaudois) en 2006 : ils ne seront publiés qu'à fin mars 2007.
Paru dans Hotel + Tourismus Revue du 14 décembre 2006.

et aussi, dans Vinum de décembre 2006:
Sous une marque parapluie
En place depuis sept ans, le directeur de l’Office des vins vaudois (OVV), Robert Crüll, est fier de son coup : regrouper sous une seule marque les vins vaudois.
Il fut un temps où les vins suisses étaient si peu tenus en estime, qu’au bistrot, quand vous commandiez «deux décis», on vous demandait : «Du vaudois ou du valaisan ?» Trente ans après la prise de conscience d’une amélioration de la qualité, «le» vin vaudois effectue son retour. La nouvelle marque, qui devrait être apposée sur les étiquettes et sablée sur des bouteilles (à l’image des flacons au blason de Chardonne, de Dardagny ou des grands crus de Vétroz), servira de parapluie aux vins vaudois. «Il n’y a que trois produits, le blanc, le rosé et le rouge. La star, c’est le vin vaudois d’où qu’il vienne. Cela nous permettra d’être cohérents dans la communication», assure M. Crüll. La charte graphique a été mise au point par Oscar Ribes, le créateur du logo d’Alinghi, le meilleur voilier du monde.
Des chantiers béants…
Une campagne d’annonces dans la presse véhiculera la nouvelle image, avec des slogans faciles à retenir, entre mots-clés et jeux de mots. Près de 300'000 francs seront investis dans l’opération, raccrochée à une campagne nationale, le printemps prochain : Robert Crüll préside aussi Swiss Wine Promotion, qui coiffe le marketing national. Mais pas question d’intervenir sur la qualité des vins : les grands crus (dont le titre est galvaudé aujourd’hui en Pays de Vaud), le nombre exagéré des AOC (29 de 610 à 3,6 hectares), l’adéquation sol-cépage-climat et les limites de production régionales restent les chantiers béants des vins vaudois. Au pluriel, cette fois, dans leur diversité!
Pierre Thomas