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Posted on 6 avril 2007 in Tendance

Les Suisses boivent plus de rouge indigène que de blanc

Les Suisses boivent plus de rouge indigène que de blanc

Les chiffres du vin suisse 2006
Les Helvètes boivent plus
de vin
rouge indigène que de blanc

Tournant historique: pour la première fois, les Suisses ont consommé un peu plus de vin rouge du pays que de blanc. Dans la baisse de la consommation, qui se confirme, c’est encore le blanc local qui trinque, tandis que les parts de blancs étrangers augmentent.

©Analyse : Pierre Thomas

«Consommation de vin encore en baisse», titre l’Office fédéral de l’agriculture, à Berne, en publiant ses chiffres le 5 avril 2007. Et d’annoncer que le recul est de 6,68 millions de litres sur 267,5 millions, soit 2,5%, répartis entre vins suisses (moins 4%) et vins étrangers (moins 1,6%), par rapport à 2005. Soit une consommation d’un peu moins de 36 litres par habitant (35,8 l.) Catastrophique? A voir ! Car la légère embellie de la consommation de vin constatée en 2005 n’avait pas pu être expliquée… Par rapport à 2004, le recul de la consommation helvétique n’est que de 2 millions de litres, soit 0,75%. Vins blancs en baisse
Toujours par rapport à 2004, les vins blancs indigènes ont perdu 2,3 mios de litres et les rouges 0,6 million de litres, tandis que les vins blancs étrangers progressent de 3,2 mios de litres. En 2006, il s’est bu 5 litres de vins blanc suisse pour 3 litres de vin blanc importé. Globalement, la part des vins blancs (82 mios de litres) est légèrement inférieure au tiers de la consommation (pour 188 mios de litres de vin rouge).
Les importations de vins blancs ont augmenté de 1,25 million de litres, mais sont restées inférieures à 2002, au lendemain de la fin du régime de protectionnisme douanier des vins blancs suisses (307'000 hl contre 312'000 hl).
Rouges français en recul

En 2006, les importations de vin ont, du reste, baissé de 4,7 mios de litres, principalement en rouge. Elles avaient légèrement augmenté en 2005. En vins importés, l’Italie caracole en tête, avec plus de 60 mios de litres, devant la France (50 mios au total, qui, avec 37,8 mios, est passée pour la première fois en-dessous de la barre des 40 mios de litres de rouge consommés) et l’Espagne, un peu plus de 30 mios importés (et 28 mios de rouge consommés, stable sur ces trois dernières années). Ces trois pays producteurs traditionnels européens représentent plus de 140 des 176,5 millions de litres importés en 2006. Le cinquième restant se partage, par ordre d’importance, entre les Etats-Unis, le Portugal, l’Australie, l’Allemagne, le Chili, l’Afrique du Sud et l’Autriche.
La Suisse boit davantage
qu'elle ne produit

Par rapport à 2004, la part des vins étrangers est stable : 168 mios de litres contre 166 mios deux ans plus tôt. Mais la consommation des vins suisses a baissé de près de 3 mios de litres, passant de 105 mios à 102 mios, entre 2004 et 2006 (avec un sursaut à 106 mios en 2005). Les principaux cantons ont vu leur consommation baisser, en blanc comme en rouge, par rapport à 2004, sauf Genève et Neuchâtel (pour le rouge) et le Tessin qui, en 2006, enregistre un record historique d’un million de litres de rouge bu en plus (+ 28% par rapport à 2005), grâce à l’effet du «centenaire du merlot».
En consommant 102 millions de litres de vin indigène en 2006, les Suisses ont bu davantage que ce que leur vignoble a produit, soit 101 millions de litres. Pour la première fois dans l’histoire helvétique, la consommation des rouges indigènes (512.000 hl) dépasse celle des blancs (509.000 hl).
Toujours plus de rouge

Rien d’extraordinaire à cela : les surfaces viticoles plantées en cépages rouges se montent à 57%, contre 43% en blanc. En 2003, la Suisse avait déjà produit plus de vin rouge que de blanc (sans que la consommation suive le même mouvement…). Et l’encépagement en blanc ne cesse de diminuer. En 2006, le chasselas a encore baissé de 140 ha. Globalement, la surface plantée en cépages blancs a diminué de 89 ha, tandis que celle en rouge a augmenté de 72 ha. On le voit : le vignoble suisse a décru de 17 ha et s’éloigne ainsi des 15'000 ha (14'885 ha exactement). Les cépages qui progressent le plus sont le gamaret (+ 30 ha), le merlot (+ 15 ha), le garanoir (+ 12 ha), suivent le cornalin (+ 10 ha) et la syrah (+ 8 ha) et, premier cépage blanc, la petite arvine (+ 8 ha), devant le sauvignon blanc (+ 7 ha). Le Valais (– 22 ha) et Vaud (– 6 ha) perdent un peu de surface, tandis que Genève en gagne 11 ha!
Le poids des vignerons-encaveurs

Autre donnée intéressante, le poids des vignerons-encaveurs, par rapport aux autres acteurs (négociants et coopératives). Evalué sur la base de leurs stocks respectifs, il s’établit à un quart dans le canton de Vaud, un sixième en Valais, un tiers en blanc et une moitié en rouge à Neuchâtel, dans la même proportion pour le merlot tessinois. Jusqu’à fin 2003, les vignerons-encaveurs n’étaient pas pris en compte par la statistique de l’évolution des stocks, qui sert de base pour établir la consommation du vin en Suisse.
©www.thomasvino.ch, 06.04.07