Appellations: la Suisse prise au piège
Ordonnance sur le vin: la Suisse prise au piège
PA 2011 doit permettre à la Suisse de s’aligner sur les règlements viticoles de l’Union européenne. Mais l’ordonnance fédérale sur le vin, en consultation jusqu’au début septembre 2007, fait grincer des dents les milieux viticoles.
Pour illustrer la quadrature du cercle, prenons l’exemple des Côtes-du-Rhône, appellation d’origine contrôlée française. Le décret d’AOC interdit de mentionner les cépages sur l’étiquette — car côtes-du-rhône suffit pour indiquer la nature du vin. Et si le producteur n’atteint pas la qualité nécessaire, il doit le déclasser en vin de table. La catégorie de vin de pays est réservée à des vins de cépage, produits et identifiés comme tels.
Cépages et catégories = méli-mélo
La Suisse doit se mettre au diapason de cette législation. Le hic, c’est qu’il n’y a pas d’AOC suffisamment porteuses pour désigner un vin. Le texte de l’ordonnance ne règle pas, non plus, le déclassement : elle prévoit certes qu’on pourra produire — c’est nouveau ! — des «vins de pays» en quantité plus généreuse et en qualité moindre que les AOC. Mais un vin AOC continuera à pouvoir être déclassé volontairement, pour des raisons économiques, en «vin de pays» (et non en vin de table) : aujourd’hui déjà, le «chasselas romand» est presque toujours un vin de 1ère catégorie, donc AOC, produit dans des régions moins favorisées (Genève, La Côte et Nord vaudois). De son côté, l’AOC ne peut se passer de l’indication de cépage, puisqu’il est possible de cultiver à peu près tout n’importe où, sous réserve de respecter les normes minimales, jugées généreuses. Ainsi, indiquer «Chamoson» ne peut en aucun cas signifier qu’il s’agit d’une «Syrah AOC Valais». Seule échappatoire : le consommateur devra, comme aujourd’hui, lire attentivement les étiquettes. Et se fier aux noms des (meilleurs) vignerons ou marques. Une loi du marché, à vrai dire, universelle. (PTs)
Pour illustrer la quadrature du cercle, prenons l’exemple des Côtes-du-Rhône, appellation d’origine contrôlée française. Le décret d’AOC interdit de mentionner les cépages sur l’étiquette — car côtes-du-rhône suffit pour indiquer la nature du vin. Et si le producteur n’atteint pas la qualité nécessaire, il doit le déclasser en vin de table. La catégorie de vin de pays est réservée à des vins de cépage, produits et identifiés comme tels.
Cépages et catégories = méli-mélo
La Suisse doit se mettre au diapason de cette législation. Le hic, c’est qu’il n’y a pas d’AOC suffisamment porteuses pour désigner un vin. Le texte de l’ordonnance ne règle pas, non plus, le déclassement : elle prévoit certes qu’on pourra produire — c’est nouveau ! — des «vins de pays» en quantité plus généreuse et en qualité moindre que les AOC. Mais un vin AOC continuera à pouvoir être déclassé volontairement, pour des raisons économiques, en «vin de pays» (et non en vin de table) : aujourd’hui déjà, le «chasselas romand» est presque toujours un vin de 1ère catégorie, donc AOC, produit dans des régions moins favorisées (Genève, La Côte et Nord vaudois). De son côté, l’AOC ne peut se passer de l’indication de cépage, puisqu’il est possible de cultiver à peu près tout n’importe où, sous réserve de respecter les normes minimales, jugées généreuses. Ainsi, indiquer «Chamoson» ne peut en aucun cas signifier qu’il s’agit d’une «Syrah AOC Valais». Seule échappatoire : le consommateur devra, comme aujourd’hui, lire attentivement les étiquettes. Et se fier aux noms des (meilleurs) vignerons ou marques. Une loi du marché, à vrai dire, universelle. (PTs)