Vins de Lausanne : une bonne mise 2018
Samedi, la Ville de Lausanne a empoché près de 300’000 francs en une matinée par le biais de la vente aux enchères publiques de ses vins. Une plus-value de 13% par rapport au millésime 2017. Mais il y avait aussi davantage de flacons à vendre, samedi 7 décembre, en mise publique.
Par Pierre Thomas
Désormais seuls des vins en bouteille, revêtue d’une étiquette historique propre à la mise publique, sont proposés, en primeurs pour les blancs (2018) et d’une année pour les rouges (2017). Auparavant, les amateurs peuvent déguster ces grands crus, issus exclusivement des domaines propriété de la Ville de Lausanne. Les miseurs, depuis l’an passé, entrent dans le cercle fermé des «gardiens de la mise», à qui la Ville propose des activités particulières, comme une dégustation de vieux millésimes au Clos des Moines, au printemps 2019, une invitation à la Fête de la Musique, le 21 juin, etc. L’an prochain, la mise aura toujours lieu, comme depuis 216 ans, le deuxième samedi de décembre, qui tombera une semaine plus tard que cette année, le 14 décembre 2019.
De nombreux vins hors mise
Même si elle a rapporté 294’174 francs (soit 37’500 de plus qu’en 2017), la vente aux enchères publiques n’a concerné que 22’360 bouteilles (19’556 en 2017). Les gros acheteurs ne sont plus obligés de passer par cette étape, naguère incontournable. Et, depuis qu’elle met en bouteille elle-même ses vins, la Ville de Lausanne a considérablement diversifié ses gammes. Pas moins de 44 vins sont commercialisés cette année, notamment sous la gamme des nouvelles étiquettes, au graphisme audacieux.
A la mise, le chasselas du Clos des Moines s’est vendu plus cher que celui du Clos des Abbayes, alors que j’avais préféré ce dernier, en dégustation, malgré une légère amertume qui devrait se fondre d’ici la mise sous verre, au printemps, sinon avec le temps… Hors mise, la Ville proposait, à côté du 1erGrand Cru Les Roches Plates, un nouveau 1erGrand Cru en AOC Dézaley, Le Chapitre, une parcelle du Clos des Abbayes, certes encore marqué (en 2017) par du carbonique, mais d’une belle structure. Parmi les 8 chasselas de La Côte (3) et de Lavaux (5, dont les deux 1ers GC), j’ai préféré le Vieilles Vignes du Clos des Moines, AOC Dézaley, et le «sur lies» du Château Rochefort (domaine en biodynamie depuis 2009).
Du même domaine, en rouge, le garanoir 2017 offre une belle fraîcheur de fruit. Présenté à la mise comme un assemblage de cépages rouges, l’Abbaye de Mont 2018 était en fait un pur pinot noir, qui s’exprimait très agréablement, sur des notes de fruits rouges et de cerise fraîche. Sur d’autres vins plus ambitieux, en blanc comme en rouge, le bois paraît encore très agressif. La Ville de Lausanne ne propose pas moins de dix vins rouges… et un mousseux millésimé 2016 à base de pinot noir de l’Abbaye de Mont.
A la mise, les «vieux millésimes» panachés en caisses de 6, blancs et rouges, ont passionné les amateurs : la dernière caisse, uniquement du Clos des Abbayes, a été enlevée avec panache à juste un peu plus de 700 francs, soit à 116 fr. la bouteille en moyenne ! Négociés entre 45 et 55 fr. les «pots vaudois» de 140 cl de chasselas du Dézaley sont bien valorisés, mais il n’y en avait que deux fois 60: ça sent le futur «collector»!
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