«Plus jolis vins suisses» selon le SWZ: le chasselas trinque
Comme chaque année, le Schweizerische Weinzeitung publie dans sa dernière édition les «100 plus jolis vins de Suisse». Sans surprise, cette année, la Valaisanne Marie-Thérèse Chappaz, qui fête les 30 ans de sa cave, arrive en tête, devant le couple grison Martha et Daniel Gantenbein. Les deux icônes du vin suisse sont au sommet de la hiérarchie, la première pour ses grands liquoreux, petite arvine «grain par grain» et «grain noble» 2016, seuls vins notés 20 sur 20, et les seconds grâce à leur pinot noir 2016, premier d’une série de dix-huit vins notés 19/20.
Dans ce peloton de tête, on trouve des Tessinois (Monti, Castello Luigi, Vinattieri), des Grisons (Donatsch, Wegelin, Obrecht, pour leurs pinots et aussi chardonnay) et une belle brochette de Valaisans (Simon Maye & Fils, Denis Mercier, Histoire d’Enfer, pour leurs syrahs, Cornulus, pour son cornalin et sa syrah, Histoire d’Enfer encore pour son chardonnay). Et deux outsiders pour leur pinot noir: le Zurichois Erich Meier (10ème) et le Neuchâtelois Jacques Tatasciore (17ème).
Au final, pour ces 100 vins (étant entendu que certains y sont avec plusieurs vins…) figurent 18 caves valaisannes, 14 tessinoises, 11 grisonnes, 7 du reste de la Suisse alémanique et 6 du reste de la Suisse romande, avec deux domaines vaudois, seulement! Le chasselas ramasse une belle déculottée, avec un 63ème rang pour le 1er Grand Cru vaudois du Château de Châtagneréaz (domaines Schenk), avec son… 2011, devant le fendant Clos Mangold Vieilles Vignes 2016 de Cornulus, 83ème (tous deux 18/20). Un seul autre domaine vaudois figure au palmarès, l’atypique Maison du Moulin, qui réussit à placer deux vins, un chasselas, Les Cocottes 2015, 98ème (17/20), élevé durant 24 mois en barriques, et un chardonnay, Art Grand Cru 2014, classé 88ème.
Trois chasselas, donc, dans ces 100 «plus jolis» (sic!) vins de Suisses… pour 28 pinots noirs, 15 merlots, 12 chardonnays, 10 syrahs, 7 assemblages rouges, 4 petites arvines et 3 païens. Pas un seul gamaret genevois ou vaudois, mais un blaufränkisch lucernois… On peut certes en rire, mais tel est la réputation qui se forge outre-Sarine.
www.schweizerische-weinzeitung.ch (le palmarès est accessible contre paiement)