Provins : grosse perte mais bon moral !
L’année viticole 2017 a pesé lourdement sur les comptes de la coopérative Provins. L’entreprise affiche une perte de 2,78 millions de francs. Mais ces chiffres n’ont pas entamé l’optimisme du président sortant, Pierre-Alain Grichting (démissionnaire parce que nommé président de la Banque cantonale du Valais) et du directeur Raphaël Garcia.
Dans sa communication, Provins, fondée en 1930, fait état de ses 3200 sociétaires (600 avaient fait le déplacement pour l’assemblée générale du 11 décembre), de l’encavage du produit de 800 ha de vignes (sur les près de 5000 du canton) et d’un chiffre d’affaires «de l’ordre de 55 millions de francs». Pour l’exercice 2017-2018, il est tombé à 45,2 millions de francs, pour un peu moins de 5 millions de kilos de raisin encavé. Malgré la perte en fin d’exercice de 2,78 millions de francs, Provins a investi dans le même temps 4 millions de francs. «Notre objectif ne change pas : gagner de nouvelles parts de marché, en Suisse alémanique et à l’étranger, afin (…) d’assurer la pérennité de la coopérative.» Celle-ci a notamment repris la cave Régence-Balavaud à Vétroz — mais son jeune œnologue Julien Fournier, qui avait obtenu le titre de «cave suisse de l’année» en 2016 a décidé de voler de ses propres ailes à Saint-Pierre-de-Clages —, complétée par un restaurant gastronomique conduit par le chef Samuel Destaing (ex-Les Alpes à Orsières), déjà gratifié d’un 17/20 dans le guide GaultMillau Suisse 2019. Provins a aussi ouvert de nouveaux points de vente à Martigny et à La Souste et un «showroom» à Zurich-Altstetten, en attendant une «ambassade des produits du terroir valaisan» non loin de la gare de Zurich, en mai prochain. Récemment, sa vente à quai a attiré près de 5’000 personnes dans ses caves de Sion.
C’est le vice-président du conseil d’administration depuis l’été 2013, Léonard Perraudin, qui succède à Pierre-Alain Grichting. A la vice-présidence, Guido Egli, administrateur depuis 2014, ex-CEO de Mövenpick, tandis qu’une femme, spécialiste en marketing commercial, Lynn Balsiger accède à ce cénacle. Après le gel et la grêle de 2017, le millésime 2018 s’annonce «généreux et très qualitatif». Reste à vérifier dans un an les chiffres, dans un marché qu’on dit lourd, du côté du canton de Vaud, du moins…
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