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Posted on 24 mai 2019 in Actus - News

Les Vaudois baissent leur quota pour le chasselas

Les Vaudois baissent leur quota pour le chasselas

Le chasselas vaudois est en crise. Récemment, la Fédération vaudoise des vignerons publiait des chiffres montrant qu’en 2018, la consommation de blanc n’était que de 16,73 millions de litres, soit une diminution de 12,2% par rapport à 2017. Cette troisième semaine de mai, le Département cantonal de l’économie, de l’innovation et des sports (DEIS) a publié les quotas pour les vendanges 2019. L’AOC Lavaux, comme les AOC Grands Crus Dézaley et Calamin, devront produire 14% en moins.

Les Vaudois continuent à publier leurs quotas en «litres de vin clair au mètre carré». Les chasselas de toutes les AOC voient leurs quotas baisser à 0,84 litres par m2, sauf le Chablais (0,96 l. au m2) et le Vully (0,88 l. au m2). Cette dernière région, mi-Vaud, mi-Fribourg, garde les mêmes valeurs pour tous les cépages avec une belle constance depuis le millésime 2013. Le Chablais ne baisse que de 7% pour sa production de chasselas : en 2018, son quota était le seul à dépasser les 1 litre au mètre carré (1,04 l./m2).

Des quotas historiquement bas

Entre 2016 et 2017, La Côte avait bénéficié d’une «détente» en sa faveur de 0,06 litre (à 0,96 l./m2), pour compenser le gel de 2017 dont elle avait partiellement souffert. Puis d’une redescente à 0,88 l. au m2 en 2018. Avec 0,84 l. au m2, c’est le plus faible quota de La Côte de ces 13 dernières années, comme pour Lavaux et les autres régions. Le Chablais fut à 0,92 entre 2012 et 2014, soit la seule région au quota plus bas qu’en 2019 (0,96).

Les spécialités blanches sont alignées sur le chasselas dans toutes les régions, y compris dans les plus généreuses (Vully et Chablais). Pour les rouges, le gamay et les spécialités rouges sont alignées à 0,72 litres par m2, à l’exception des Côtes-de-l’Orbe et de Bonvillars, à 0,76 litre, pour ce seul cépage. La quantité autorisée de récolte du gamay baisse dans la plupart des régions, sauf La Côte. Quant au Vully, il limite son pinot noir à 0,80 (comme depuis 2013) alors que les autres cépages rouges restent à 0,88 litres par mètre carré.

Près de deux ans pleins de stocks !

Sachant que 2018 est une bonne année en qualité et en quantité, ces quotas abaissés ne feront sans doute pas de mal à la qualité du futur millésime 2019, mais sont surtout fixés pour des questions purement économiques. A fin 2018, les stocks de vins vaudois calculés en mois de consommation frisaient les deux ans, en blanc (20,3 mois) comme en rouge (23,3 mois). Sur son site, la Fédération vaudoise des vignerons affirme que le DEIS a «repris intégralement les décisions de la CIVV (Communauté Interprofessionnelle du Vin Vaudois), car cette dernière était unanime sur toutes les positions».

On remarquera que les quotas fixés sont encore au-dessus de la rituelle «bouteille au mètre carré», sachant que de nombreux Vaudois (négociants pour supermarchés comme vignerons-encaveurs) livrent leurs vins en bouteille de 0,70 litre.

La pression, désormais, pèse sur l’Interprofession de la vigne et des vins du Valais (IVVS), qui se réunira le 5 juin pour décider des quotas qu’elle entend mettre en place pour 2019.

©thomasvino.ch