Mérite culinaire suisse : une brochette de Vaudois
Lancé par la Fondation pour la promotion du goût, qui chapeaute la Semaine suisse du goût, le premier Mérite culinaire suisse a été décerné à Berne, ce 15 juin.
Un jury formé de six chefs, dont Franck Giovannini, parrain de la Semaine suisse du goût 2020 (vingtième édition cette année, du 17 au 27 septembre), Irma Dütsch, Vreni Giger et André Jaeger, l’ancien président des grandes tables de Suisse, et de cinq journalistes, dont les trois Romands, Véronique Zbinden, David Moginier et Knut Schwander, a livré son verdict.
A tout seigneur, tout honneur, le Vaudois Frédy Girardet, récompensé pour son exceptionnelle carrière, sacré «cuisinier du siècle» par Gault Millau, il y a 31 ans, aux côtés de feux Paul Bocuse et Joël Robuchon. Malgré les aléas de la vie, l’ex-Hôtel de Ville de Crissier, est resté une institution triplement étoilée par Michelin, avec son quatrième chef titulaire, Franck Giovannini (photo ci-dessous).
Avec une brochette de sponsors vaudois et montreusiens, cette première édition récompense deux chefs de la région, Stéphane Décotterd, qui a fait de son Pont de Brent une ambassade des produits locaux, depuis deux ans, tout en gardant ses deux étoiles Michelin, et le jeune Montreusien de naissance, Mathieu Bruno, à Là-Haut, à Chardonne, qui a déjà rejoint les Grandes Tables de Suisse. Sa «laudatio» souligne ses «plats graphiques (qui) jouent avec adresse des associations de saveurs, de couleurs, de textures ; une signature unique».
Ce premier Mérite salue aussi le jeune Ale Mordasini, qui a repris le piano du Relais & Châteaux Krone, à Regensberg (ZH). Et, saluée comme une «grande table» par la récente édition 2020-21 du Guide Bleu-La Suisse gourmande, la cheffe Bernadette Lisibach, Lucernoise d’origine, établie dans la campagne saint-galloise, à Lömmenschwil, qui allie la création propre et la tradition campagnarde dans sa belle maison et jardin à la belle saison, Neue Blumenau.
La «Table d’Edgard», le retraité
Il ne manquerait à ce palmarès qu’une mention pour le «retraité de l’année», Valaisan de Lausanne, bien connu des Alémaniques, Edgard Bovier, rattrapé par l’âge de l’AVS, au Lausanne-Palace & Spa. Il quittera «sa» Table d’Edgard en pleine ville de Lausanne, en ce mois de juin 2020, pour le Pays-d’Enhaut, où il retrouvera à l’Hôtel de Rougemont, Jean-Jacques Gauer, l’ancien patron du Palace lausannois (avant son rachat par la Fondation de famille Sandoz, propriétaire du Beau-Rivage à Ouchy).
Au Lausanne Palace, le restaurant gastronomique sera repris par le jeune chef français Franck Pelux, 32 ans, fils de restaurateurs d’Autun, et sa compagne Sarah Benahmed, qui, après un parcours de Pékin à Top Chef, ont tenu durant deux ans (2017-2019), Le Crocodile, à Strasbourg (une étoile Michelin). Cette adresse alsacienne était devenue mythique dans les années 1980, sous le règne d’Emile Jung, décédé récemment (27 janvier 2020) à près de 80 ans. Il avait été le plus jeune étoilé Michelin de France et le fut triplement de 1989 à 2002.
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