Gérard Rabaey, parrain de la Semaine du Goût 2012
Semaine du Goût 2012
Gérard Rabaey, parrain du goût
Par Pierre Thomas
Gérard Rabaey et Joseph Zisyadis, au Pont de Brent.
Il n’est pas du genre à marcher sur les talons de son sucesseur, Stéphane Décotterd (lire son portrait), 36 ans, mais Gérard Rabaey, 64 ans, a tenu à ce que son parrainage de la douzième Semaine du Goût soit officialisé là où il œuvra plus de 30 ans, au Pont de Brent. Sous un triple mot d’ordre: «le goût, le terroir, l’authenticité».
L’ex-triple étoilé Michelin (dès son départ, le restaurant a perdu une étoile) n’a guère fait parler de lui ces 14 derniers mois, depuis sa retraite. Atteint dans sa santé, il dit aujourd’hui être en pleine santé. Et s’adonne toujours autant au sport, d’hiver, puis au cyclisme. «J’ai coupé court à toutes les obligations culinaires», raconte-t-il. «Je veux voir ce qu’est la vie autrement. Dans la cuisine, on nage dans un microcosme. Il suffit d’en sortir pour constater que la cuisine n’est pas l’objet principal des gens. J’ai toujours été un artisan. Et dans n’importe quel métier, je serais allé jusqu’au bout des choses. Dans la cuisine, ce qui m’a motivé, c’est que le métier donne de la reconnaissance.» Et c’est dans ce sens qu’il faut aussi interpréter la désignation de l’ex-chef au titre (honorifique) de «parrain» de la Semaine du Goût. Une manière de saluer celui qui a formé les Valaisans Didier de Courten, Jacques Bovier, Mauro Capelli, et les Fribourgeois Alain Bächler, Pierrot Ayer, pour ne citer que ceux-ci parmi une kyrielle. Les obligations du parrain se limiteront, en-dehors de quelques interviews, à sa présence au gala d’ouverture de la Semaine du Goût, à Berne, le 13 septembre.
Lausanne, capitale du goût dès mai déjà
Le chef Gérard Rabaey s’est aussi félicité que la ville de Lausanne ait été désignée «ville du goût». Le syndic Daniel Brélaz s’était déplacé pour l’occasion. La capitale vaudoise a décidé de voir les choses en grand. La semaine du goût y durera plus d’une… saison, puisqu’elle démarrera début mai déjà, avec une série de manifestations dans les parcs. On pourra notamment manger à l’extérieur dans des coins et recoins de la ville, servis par des chefs, hors de leur restaurant. Du moins, si toutes les autorisations sont délivrées… car le syndic s’est rendu compte des chicanes administratives posées à tout entrepreneur en ville de Lausanne: il l’a dit publiquement.
Avec ses «restaurants remarquables en moyenne internationale», selon Daniel Brélaz, Lausanne s’est mise à une «culture nouvelle» et elle a intégré depuis quatre ans le réseau des villes «gourmandes», «délice» (www.delice-network.org), lancée par Lyon. La ville va mettre en valeur son patrimoine agricole et viticole: elle est propriétaire d’alpages et de vignobles, dont les trois domaines de Lavaux, qui seront aussi de la partie. Lausanne dévoilera ses projets dès fin avril sur une adresse Internet dédiée, www.lausanne.ch/villedugout2012.
Quant à Joseph Zisyadis, conseiller national lausannois, retraité lui aussi, mais plus que jamais président, et employé à mi-temps de l’organisation, il a rompu une lance en faveur d’une alimentation saine et équilibrée: «Bien manger ne coûte pas cher. Mais il faut adopter des comportements différents, allez vers les producteurs locaux, au marché et réhabiliter les bonnes pratiques ménagères. Il faut retrouver une créativité populaire abandonnée!»
Les candidatures à des événements durant les dix jours nationaux du goût sont lancées: parmi les nouvelles catégories, l’invitation lancée par un restaurateur à rencontrer un producteur, autour de grandes tables, et un accent sur les produits du commerce équitable. Les candidats ont jusqu’au 30 avril pour s’inscrire en ligne sur www.gout.ch.
Paru dans Hôtellerie et Gastronomie du 13 mars 2012.