De la biodynamie aux premières caves ouvertes
Du côté de Neuch’
Biodynamie et caves ouvertes
Ce Neuchâtelois est un vigneron attachant, sur son petit domaine de 4 ha, et dans sa cave du vieux village de Hauterive. Chaque année, il organise une sortie du millésime (ici le 2011) avec un petit événement, cette année avec des graffitis posés directement dans sa cave. Et il assortit l’invitation de deux cadeaux aux journalistes : une bouteille, un Neuchâtel Blanc 2011, Cru de Champréveyres, labellisé bio Demeter, et un exemplaire de sa gazette, rédigée par une journaliste à la plume enlevée.
Converti à la biodynamie il y a 12 ans, après s’être battu longtemps pour la production intégrée PI de la région des Trois Lacs, fait de très officiels émules. Ainsi, depuis l’automne dernier, une dizaine de vignerons neuchâtelois se forment à la biodynamie, avec en appui le directeur de la station d’essais viticoles d’Auvernier, le Bourguignon Sébastien Cartiller. Cité par Rossel News (sic !), il confie : «Ce sont des gens qui sont arrivés à la fin d’un processus et qui ont envie d’aller plus loin», pour trouver ou retrouver une harmonie, une vigueur naturelle entre leur sol et leurs plantes. Des parcelles sur 6 ha sont à l’essai (soit 2 ha de plus que le domaine de Christian Rossel), dont un tiers d’hectare à la station d’essais. Le pionnier avertit: «Passer à la biodynamie n’est pas du tout évident. La vigne est une monoculture, donc un espace fragile, attaqué par toutes sortes de bêtes et de champignons. Agir trop tard, c’est perdre la partie. Prévenir, bien observer, soigner, c’est mettre les chances de son côté. Avec les armes du pauvre, c’est un art.»
Dans son récent livre («Le gourou du vin», Glénat), l’œnologue Michel Rolland écrit : «La biodynamie n’est pas synonyme d’excellence. (…) Nous sommes tous partisans de la culture bio ou biodynamique, mais à la seule condition de trouver in fine un bon produit. (…) La science de l’œnologie est une lutte avec la matière ; elle nous apprend à rester vigilant avec la raison.»
Ce clin d’œil a Neuchâtel sert de lever de rideau aux caves ouvertes dans le pays de Neuchâtel, le vendredi 4 mai dès 17 h. et le samedi 5 mai dès 10 h. (avec un service de minibus gratuit sur le Littoral neuchâtelois). De leur côté, les vignerons du lac de Bienne ouvre déjà leurs caves le 1er mai et le 5 mai, tout comme de nombreux suisses alémaniques, le 1er et le 5 mai, selon les cantons. www.offenenweinkeller.ch
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