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Posted on 5 décembre 2005 in Adresses, Restos

Lausanne — Chalet-à-Gobet (VD) — Le Chalet des Enfants

Lausanne — Chalet-à-Gobet (VD) — Le Chalet des Enfants

Le Chalet des Enfants, Le Chalet-à-Gobet (VD)
Une auberge bon enfant

La Ville de Lausanne a ses domaines, forestiers, viticoles et agricoles. Pas moins de 27 kilomètres carrés, soit la surface de quatre mille terrains de foot ! Rénové et réouvert au printemps 2005, le Chalet des Enfants, à mi-chemin du Mont-sur-Lausanne et du Chalet-à-Gobet, en est leur vitrine la plus visible. Un pro de la restauration, Romano Hasenauer, 37 ans, a été choisi pour mettre en valeur les produits du terroir. Pour l’essentiel, ils se bornent à la panoplie complète des vins des cinq domaines patrimoniaux (lire ci-dessous) et au gruyère d’alpage AOC du chalet des Amburnex, près du col du Marchairuz.
Buvette pour citadins
De fait, le Chalet des Enfants est plus proche de la buvette d’alpage que d’une adresse gastronomique. La solide rénovation n’a pas ôté l’ambiance chaleureuse d’une pinte aux parois boisées, doublée d’un carnotzet où trône le portrait de feu le Général Guisan, une demi-douzaine de fois… L’établissement, qui fut la demeure du grand peintre René Auberjonois, avant d’être vendu en 1917 à la commune, y a gagné deux annexes : à l’étage, une salle à manger (non-fumeurs, mais avec fondue : on ne peut pas tout exclure !) et un spacieux balcon, qui surplombe l’entrée. La terrasse et le jardin aux balançoires fait la joie des enfants à la belle saison, celle des brunches presque sur l’herbe, le week-end.
L’hiver est propice au retour aux vraies valeurs que sont le papet vaudois, la saucisse aux choux et la fondue, arrosés de mont-sur-rolle ou de dézaley, selon les bourses. L’autre midi, y avait en plat du terroir, un boudin de la boucherie Grandjean, à Cheseaux, accompagné d’une purée de pomme de terre et de quartier (et non de purée !) de pommes-fruits (25 fr.). La saucisse au choux, servie avec papet (23 fr.), vient de chez Péguiron à Fey : c’est celle qui a remporté le match que le patron a organisé pour choisir la meilleure. On peut aussi goûter à la saucisse à rôtir, atriau et saucisson de l’assiette vaudoise de dégustation (27 fr.). Quant à la fondue (21 fr.), elle est moitié gruyère des Amburnex, moitié vacherin fribourgeois.
Branché… sur Internet
Avant de suivre l’Ecole hôtelière du Chalet-à-Gobet, Romano Hasenauer avait appris le métier de cuisinier à Bussigny. Il a aussi travaillé pour les frères Wegmüller (traiteur Carte Blanche, Le Bleu Lézard). Il a lancé le site Internet www.bonresto.ch, enrichi de 5000 adresses en Suisse romande, avec un moteur de recherches qui peut les sélectionner selon 18 critères. Cette base de données reste informative, même si les internautes peuvent y laisser des commentaires, filtrés par le «webmaster». Au Chalet, Pierre-Alain Dutoit, négociant et œnologue, fournisseur patenté de quelques lieux branchés lausannois, complète la cave.
De lieu de mémoire des Lausannois, cité par Gilbert Salem dans «Pintes vaudoises, un patrimoine en péril», paru cet automne aux Editions d’En-Bas, ce Chalet est devenu un lieu couru même par les enfants et petits-enfants des habitués d’antan… Rassurant et salutaire !

La bonne adresse
Le Chalet des Enfants
Route du Chalet des Enfants
Le Mont-sur-Lausanne
Tél. 021 784 44 80
Ouvert tous les jours, toute l’année

Tiré de la cave…
Sauvé de Lavaux
Pour la première fois depuis 1803, la vente aux enchères publiques des crus de la Ville de Lausanne n’aura pas lieu le deuxième jeudi de décembre, mais samedi prochain, le 10 décembre 2005, à 10 h., à la salle du Conseil communal, à l’Hôtel de Ville, place de la Palud. Des 36 hectares des cinq domaines, les trois de Lavaux ont souffert de la grêle du 18 juillet — mais ni l’Abbaye de Mont, à Mont-sur-Rolle, ni le Château Rochefort, à Allamand, autres maisons aux volets zébrés de rouge et blanc (pas pour la couleur des vins, mais à cause des armoiries de Lausanne !). Du Burignon, AOC Saint-Saphorin, il n’y aura qu’un dixième de la récolte, et des deux dézaleys, le Clos des Moines s’en tire mieux que les Abbayes : une demi-récolte pour le premier, un sixième pour le second. De Lavaux, seuls 16'720 litres de chasselas du Clos des Moines 2005 et 950 litres de rouge de même origine seront misés. Le blanc s’était vendu 14 fr. le litre, en 2004, loin derrière le record de 1998 (plus de 20 fr.). Le responsable des domaines lausannois, Nicolas Rilliet, espère que la fièvre du samedi matin et la rareté de l’offre dopera la vente qui, l’an passé, avait laissé 30'000 litres sur le carreau. Cette année, c’est près de 90'000 litres de «manque à gagner» que la Ville devra compenser.

Chronique du Matin-Dimanche du 4 décembre 2005.