Vaud — Lavaux obtient le feu vert des experts!
Feu vert des experts
Feu vert pour la candidature du «paysage culturel» de Lavaux au Patrimoine mondial. Les experts internationaux ont rendu un verdict favorable, qui doit être ratifié par la 31ème session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, entre le 23 juin et le 1er juillet prochain.
La Suisse présentera le dossier, qui pourrait ainsi rejoindre, dans la liste des 830 biens culturels inscrits au Patrimoine mondial, les vignobles des Cinque Terre (1997), de Saint-Emilion (1999), de la Wachau (2000), du Haut-Douro (2001), du Neusiedlersee (2001), du Tokay (2002) et de l’île portugaise du Pico (2004). L’an passé, à Vilnius, vingt-deux nouveaux biens avaient été inscrits, dont les paysages d’agaves de la tequila — alcool mexicain au pied du volcan homonyme —, la vallée de Katmandou, au Népal, ou la vieille ville allemande de Ratisbonne. Mais un dossier avait été renvoyé à son expéditeur, la France : le «patrimoine culturel vivant» des Causses et des Cévennes. Cette année, la France devrait présenter le dossier de Bordeaux, non pas sous l’angle viti-vinicole, mais comme centre historique en voie de revitalisation. Bon pour le vin et le tourisme
La zone centrale de Lavaux, de Lutry à Corseaux (des vignes de Savuit à la Cure d’Attalens), comprend un peu moins de 900 hectares, complétés par une «zone tampon» de 1400 ha. Les quatorze municipalités de la région ont adopté chacune le plan de gestion. Pour Bernard Bovy, vigneron et ancien syndic de Chexbres, qui a lancé officiellement le processus de candidature avec l’ancien conseiller d’Etat vaudois Philippe Biéler, en automne 2003, l’inscription du vignoble en terrasses devrait avoir avant tout «des incidences touristiques et apporter une notoriété à la vigne et aux vins». Les mots Lavaux lié à patrimoine ont été déposés et sont protégés. Ils ne devraient pas pouvoir être utilisés à des fins commerciales, comme sur les étiquettes des bouteilles de vin. En revanche, la communication pourra y faire allusion.
Une grande fête le 22 septembre 2007
Le dossier de candidature recense 75 cafés-restaurants dans la région et 18 hôtels, répartis à égalité dans la zone centrale et tampon (750 lits). Quelque 1,3 million de personnes visitent la région chaque année. 600.000 francs ont été investis dans le dossier de candidature, complété par 200.000 francs d’études pour le plan de gestion, le tout réparti, moitié-moitié, entre argent public et parrainages privés. Samedi 22 septembre, toute la région sera en ébullition sous le titre «Lavaux en fête» et la veille, plusieurs centaines de journalistes étrangers seront reçus à l’invitation de Swiss Tourisme.
Pierre Thomas
Patrimoine mondial : les sites suisses
Avant l’inscription de Lavaux au Patrimoine mondial, six sites suisses sont déjà reconnus : la veille ville de Berne, le couvent et la bibliothèque de Saint-Gall, le monastère bénédictin Saint-Jean des sœurs de Müstair (tous depuis 1983), les châteaux de Bellinzone (2000), la région du glacier d’Aletsch et de la Jungfrau (2001) et le Monte San Giorgio (2003), au pied duquel pousse notamment du merlot du Tessin… La curiosité géologique du chevauchement principal de Glaris devrait aussi être répertorié (2005). A fin 2004, la Suisse a adopté, comme le recommande l’UNESCO, une «liste indicative» des sites promis à candidature (qui peut être renouvelée périodiquement). Après Lavaux, les chemins de fer rhétiques de la ligne de l’Albula-Bernina devraient suivre en 2008, puis devraient suivre l’environnement urbain et industriel des villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle, les sites préhistoriques lacustres des pieds du Jura, et l’œuvre de l’architecte Le Corbusier, candidature également chaperonnée par la France (villas Jeanneret-Perret et Schwob à La Chaux-de-Fonds, villa de Corseaux près de Vevey et l’immeuble Clarté, à Genève).
Texte du 5 mai 2007.