Lavaux fête 10 ans d’UNESCO, avec ses habitants
Avant la Fête des vignerons à Vevey, rituel lui aussi inscrit au Patrimoine (immatériel) de l’UNESCO, dans deux ans, Cully a célébré le samedi 9 et le dimanche 10 septembre, les dix ans de l’inscription de Lavaux au Patrimoine mondial par l’UNESCO. La fête était destinée aux habitants. A cause de la pluie, ils ont renoncé à allumer une bougie pour inscrire le symbole du patrimoine dans la nuit…
Lavaux Passion, qui scelle la collaboration entre la communauté de la vigne et des vins de Lavaux, présidée par le vigneron-encaveur (bio) Blaise Duboux, l’association Lavaux Patrimoine Mondial, conduite par l’hôtelier du Raisin à Cully, Jean-Jacques Gauer, et Montreux-Vevey Tourisme, responsable de la promotion de l’entité à l’est de Lausanne, revient là où elle avait été lancée en 2014. Ensuite, chaque début d’automne, la manifestation, qui réunit les vignerons, s’en est allée à Vevey et Lutry. Et devrait s’exporter au Salon des Goûts et Terroirs, en 2018… C’est d’abord un salon des vins de Lavaux sous le soleil (espéré), où une trentaine de vignerons, devant une barrique et sous un parasol, présentent leurs vins. Des ateliers de dégustation, des croisières didactiques sur le Léman et une dégustation mets et vins, appelée quatuor gourmand, patronnée par le label Terravin et présentée par des sommeliers, agrémentent le verre à partager. Les billets, à 30 fr. la journée (50 fr. le week-end) sont en vente sur place, samedi, de 11 h. à 18 h. et le dimanche au même horaire.Dix ans à l’UNESCO
Mais cette année, Cully sera le théâtre, le samedi soir, de la célébration des dix ans de l’inscription de Lavaux au Patrimoine Mondial. Les autres sites suisses et Saint-Emilion, premier site viticole inscrit, et les terroirs de Bourgogne, parmi les plus récents, seront présents. Une «partie officielle», avec discours de circonstance comme les aiment les Vaudois, le samedi soir, sera complétée par une fête destinée à la population. Quelque 30’000 personnes vivent au quotidien entre les portes de Lausanne et l’agglomération Vevey-Montreux. Le dimanche matin, à 10 h., Lavaux Patrimoine proposera une démarche participative par petits groupes sur l’avenir de la région, ponctuée d’une party café-croissant. Car le maintien dans la liste protégée par l’UNESCO exige une gestion du site, avec un responsable, Emmanuel Estoppey, et un budget, d’un demi-million par an. Pour cinq ans, l’Etat de Vaud a accepté de verser une somme de 80’000 francs, alors que la demande était plus forte, et qu’il s’agira de renégocier à l’horizon 2020.
Un prix suisse de l’œnotourisme
Vendredi, la veille de ces réjouissances, la Salle Davel à Cully a donné lieu à des rencontres œnotouristiques, avec des personnalités du monde politique, du tourisme et du vin. On y a attribué aussi le Prix suisse de l’œnotourisme. Sur 60 projets déposés, 10 ont été nominés et parmi eux, un seul vigneron-encaveur, neuchâtelois, bien connu pour son activisme, la Cave des Lauriers, à Cressier. On y trouvait aussi Vinum Montis, partenariat qui passe pour un exemple de collaboration et de commercialisation dans ce secteur, à Sierre. Outre des lieux et projets vaudois, dont trois de Lavaux (Château de Chillon, Lavaux Express, les Vins de Lausanne), on y trouve aussi Weinfelden, remarquable région thurgovienne, et les vins de Jenins, dans les Grisons, deux bastions du pinot noir en Suisse alémanique. Et c’est le Château de Chillon, qui abrite des barriques de Chasselas, et permet aux touristes d’emporter une bouteille du cru, qui l’a emporté. En 2018, ces rencontres auront lieu à Féchy, près de Morges.
Sur le net : www.swissoeno.ch et www.lavauxpassion.ch
Goûter au chasselas diversifié
Parmi les dégustations les plus intéressantes, à 14 h. 30 et 16 h. le samedi, même horaire le dimanche, il y aura la présentation de chasselas vinifiés par Louis-Philippe Bovard, à partir des raisins duConservatoire du Chasselas, à Rivaz. Cette fondation d’utilité publique depuis 2009 a fait planter 24 sélections du cépage d’origine lémanique, 19 à raison de dix ceps, et 5 sur une plus large échelle de 400 pieds, sous le contrôle d’Agroscope.
Chaque année, tout le raisin se vendange le même jour. Les raisins sont analysés et, dès 2012, Changins a vinifié séparément les lots de fendant roux, de bois rouge, de blanchette, de giclet et de vert de La Côte. «En cinq ans, on a déjà pu observer le comportement propre et identique dans la durée de chacun de ces clones. Un consommateur moyen fait la différence à la dégustation», assure Louis-Philippe Bovard, qui a replanté sur son propre domaine du giclet et du bois rouge. CQFD à Cully!
©thomasvino.ch