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Posted on 9 novembre 2017 in Vins suisses

Vignerons vaudois: la vendange au kilo ne passe pas !

Vignerons vaudois: la vendange au kilo ne passe pas !

Dans son train de mesures sur l’agriculture, Berne a décidé d’aligner tous les cantons sur un calcul du rendement de la vendange en kilos de raisin. Vaud et Genève comptaient jusqu’ici en litres de «vin clair». Les Vaudois sont fâchés et voudraient faire annuler cette décision. Ils soulignent toutefois que le millésime 2017 s’annonce «formidable», même si «la production fut généreuse sans pour autant atteindre les quotas».

L’affaire de l’expression de la vendange au kilo, assure le secrétaire-gérant de la Fédération vaudoise des vignerons, Philippe Herminjard, dans son rapport annuel, est plus technique que politique. Il prétend aussi que l’Union européenne «ne pratique pas le contrôle de la vendange qui contraint à l’expression (de la récolte de raisin) en kilo». Encore faut-il préciser que chaque AOP dispose de son propre règlement qui fixe des critères précis de maxima de récolte, exprimés en kilos, et de taux de pressurage du raisin, exprimé en litres, des dispositions détaillées que les Suisses n’ont pas (encore) adoptées. La transformation du régime suisse AOC – vin de pays en AOP – IGP «eurocompatibles» est attendue pour 2022 et va faire l’objet d’âpres négociations. Les Vaudois ont décidé d’ouvrir deux chantiers pilotes, l’un, dans le vignoble de Villette (Lavaux), l’autre, dans le Vully, à cheval entre Fribourg et Vaud.

Un seul contrôle du commerce des vins

Berne, comme prévu, a mis de l’ordre dans le contrôle des vins, suite à l’«affaire Giroud». Un contrôle unique a été confirmé, auquel sont assujetties toutes les entreprises actives dans le commerce des vins. Les inspections visent d’abord les entreprises présentant des risques (et les cantons doivent en définir une classification). Et l’organe de contrôle dispose d’un pouvoir accru, par rapport à aujourd’hui, en cas de soupçon de fraude.

Au niveau vaudois, le contrôle dans les vignes, soutenu par le bureau de la Fédération vaudoise des vignerons, présidée par François Montet, a été balayé par la majorité du comité cantonal, représentant les sections régionales. Les normes fédérales, qui entrent en vigueur au 1er janvier prochain (2018), confirment l’autocontrôle de la vendange, mais instituent une transmission informatisée des données, qui permet une comparaison des lots de vendanges et leur conformité avec la législation tant pour les quantités que pour la teneur minimale en sucre. L’organe de contrôle recevra désormais ces données informatiques, pour vérifier si les données obtenues en amont, à la vigne, suivent en aval, à la cave.

Annoncée l’an passé par le conseiller d’Etat Philippe Leuba, la «réserve climatique», sorte de «plafond limite de classement», qui permettrait de «mettre de côté» une partie du vin d’une année, libérée quelques mois plus tard sur le marché pour compenser une piètre vendange, fait son chemin. Encore faut-il que Berne admette le système, dans la limite des quotas fédéraux au mètre-carré. Une initiative valaisanne, maladroitement formulée, a pourtant été acceptée, cet automne, par le Grand Conseil valaisan et le système vaudois pourrait servir d’exemple.

Le président vaudois François Montet s’est engagé sur un autre front : la mutualisation d’une assurance cumulant les risques de gel et de grêle. Mais Vaud, à l’exception du Vully, a été peu touché par les épisodes de gel de printemps, qui ont frappé le Valais, Genève et la Suisse alémanique.

©thomasvino.ch