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Posted on 29 mai 2019 in Actus - News

Portes ouvertes en Valais : les caves sont pleines

Portes ouvertes en Valais : les caves sont pleines

L’année 2018 ? Grand millésime en qualité et en… quantité. Le Valais ouvre(demain!) jeudi, vendredi et samedi du week-end de l’Ascension, ses caves. Et elles sont pleines. A l’image des Vaudois, les Valaisans devraient décider début juin de baisser les quotas autour d’un kilo au mètre carré en moyenne des divers cépages, couleurs et régions, pour les vendanges de cet automne.

Le marché est lourd et les stocks, calculés en «mois de consommation», frisent les deux années pleines de consommation. Un vrai danger pour les prix, quelle que soit la qualité, surtout si la consommation générale n’augmente pas, et même si Berne a communiqué une légère embellie pour les vins indigènes à fin 2018… Mais de tout cela, en dépit de la présence du conseiller d’Etat Christophe Darbellay, il a peu été question lors de la «présentation du millésime 2018», à la Ferme Asile, dans la banlieue de Sion, jeudi passé.

Une photo de Gian Luca Colla, commandée par les Vins du Valais pour leur campagne 2019.

Un millésime «spectaculaire et unique»

Orchestrée par le directeur de l’Interprofession de la vigne et du vin du Valais, Gérard-Philippe Mabillard, depuis bientôt dix ans en poste, la manifestation s’est voulue festive et conviviale. L’œnologue cantonale valaisanne, Corinne Clavien, a présenté le millésime. Elle l’a qualifié «de spectaculaire et d’unique», alliant «qualité et quantité». Avec 52,5 millions de kg, ce millésime rejoint, en Valais, 2016, soit une année de 11% supérieure à la moyenne décennale. Quant à 2017, à cause du gel de printemps, elle avait été la plus chiche de ces 51 derniers millésimes…

De la fin du printemps au début de l’automne, 2018 a été l’une des cinq années les plus chaudes depuis que la météo enregistre ces données (1864), mais sans souffrir de sècheresse. Les vendanges ont débuté tôt, le 10 septembre, et se sont déroulées durant quatre semaines seulement : «Le beau temps a accéléré la maturité, de sorte que tous les cépages étaient prêts au même moment», selon Corinne Clavien. L’alliance de journées chaudes et de nuits froides, en septembre, a permis une belle expression des arômes. «Il y avait peu de jus dans les raisins, favorisant la concentration en couleur, en arômes et en sucres». Malgré tout, les vins ont gardé une «surprenante fraîcheur», tant en blanc qu’en rouge. Les premiers sont «floraux, fruités et croquants», les seconds «mûrs, épicés, aux tanins fermes bien présents, mais soyeux».

240 caves ouvertes le long du Rhône

Les premiers vins de 2018 se découvriront durant ces caves ouvertes du 30 mai au 1erjuin, dans 240 caves le long de la vallée du Rhône, en la remontant de Vouvry à Naters. Comme les vendanges furent précoces, plusieurs caves ont déjà embouteillé les blancs 2018 et quelques rouges, vinifiés en cuve, et non en barriques — qu’il faudra attendre jusqu’à l’automne, au moins ! Profitant des «Etoiles du Valais» obtenues avec un millésime précédent (en général 2017), l’IVVS a fait déguster les huit vainqueurs des catégories AOC Valais, mais non pas pour leur vin primé lors des Sélections du mois de septembre 2018, mais sur le nouveau millésime. Un exercice acrobatique, si tôt dans l’année… Certains vins s’en sont accommodé, comme le très joli fendant 2018 de René-Pierre Zufferey, Cave de la Place à Chippis, le heida «de base» de la coopérative de St-Jodern Kellerei de Visperterminen (le premier lot des quelque 80’000 bouteilles) et la petite arvine Maître de Chais de Provins, qu’il sera facile de suivre à la trace ces prochaines années puisqu’elle fait partie de la Mémoire des vins suisses.

Logiquement, parmi les rouges, la dôle de Salquenen de Philippe Constantin (95% de pinot noir et 5% de gamay), se présentait dans un magnifique fruité, comme le cornalin en cuve de la cave Crêtacombe, de Fabienne Constantin-Comby, à Chamoson, bien marqué par la cerise noire. Les autres vins n’étaient pas encore prêts à la commercialisation, sauf l’humagne en barrique de Gilbert Devayes, à Leytron, dans la version 2017, plus austère que la 2018 en cuve, «une bombe !», selon le producteur, tandis que Corinne Clavien affirme que 2018 «est l’année de l’humagne rouge», le plus tardif des cépages du Valais.

©thomasvino.ch