Consommation des vins en Suisse 2019 — Tous les indicateurs à la hausse… avant le virus
Les statistiques des vins suisses sur l’années 2019 ont été publiées le 24 avril 2020. L’Office fédéral de l’agriculture, l’Observatoire du marché viticole et Swiss Wine Promotion constatent avec satisfaction que l’augmentation de la consommation de vins (+ 4,7% par rapport à 2018), à 255 millions de litres, ne s’est pas faite au détriment des vins suisses, dont la part de marché atteint 37%. Les Suisses (et les touristes) boivent près de 30 litres par tête.
«Il reste un long chemin à parcourir pour retrouver des parts de marché proches de la parité» entre vins indigènes et étrangers, souligne Nicolas Joss, directeur de Swiss Wine Promotion (SWP), dans un communiqué. Et «la situation (est) toujours préoccupante pour le secteur viticole suisse». Notamment avec le «fait nouveau» par rapport à 2019 qu’est la pandémie du Covid-19, qui touche durement l’hôtellerie et la restauration. Toute la branche agricole réclame «un soutien fort et conséquent de la Confédération pour la promotion des produits locaux.» Dont les vins.
Le blanc repart!
Même s’ils ne représentent, au final, que 37% de parts de marché, et seulement 27,5% dans les grandes surfaces, la consommation des vins suisses a progressé : + 10,3% pour les blancs et + 1,6% pour les rouges. Soit 48 millions de litres de vins blancs indigènes pour 44 mios de rouge. C’est aussi la seconde fois, depuis 2002, que le vignoble suisse produit plus de blanc que de rouge. Exception, avant ce millésime 2019 (plus généreux que 13, 14, 15 et 17), seul le plus petit millésime en quantité, 2017, avait vu davantage de blanc que de rouge, depuis l’inversion de la tendance en 2002. Pour les deux couleurs, les cantons les plus productifs sont Vaud, qui fournit 38% du vin blanc suisse, et le Valais, 34% du vin rouge.
La tendance à boire davantage de blanc se confirme aussi pour les vins étrangers : + 5,9%, à 41 mios de litres, soit moins que les vins blancs suisses. La consommation des vins rouges étrangers (+ 3,4%) atteint un peu moins que le triple des rouges indigènes, à près de 120 mios de litres. Et les mousseux sont toujours en progression : 3,3% (sur une vingtaine de millions de litres). Rappel: ce calcul de consommation part des chiffres et de récolte ou de l’importation par rapport aux stocks restants.
Du côté des grands distributeurs, l’Observatoire suisse du marché des vins (OSMV) a ajouté en 2019 les Landi (dont le propriétaire, la Fenaco, vient de racheter la coopérative valaisanne Provins). De sorte que la comparaison 2019 par rapport à 2018 «est biaisée», puisque seuls les chiffres de Coop, Denner, Manor, Globus, Migros, Spar et Volg, étaient pris en compte. Ces huit distributeurs de GD représentent 36,3% de la consommation totale des vins en Suisse. Grâce aux chiffres des Landi, la vente des vins suisses a bondi de 7,6%. Le hit-parade des vins les mieux vendus en GD place les blancs vaudois largement en tête (9,3 mios de bouteilles pour un prix moyen de 9,23 fr. la bouteille de 0,75 cl), devant les blancs valaisans (5,3 mios, pour 10 fr.), les rouges valaisans (4,6 mios, pour 10,3 fr.), les rosés valaisans (4,1 mios, pour 7,63 fr.), tous vins AOC, devant les vins blancs romands VDP (2,1 mios, pour 5,36 fr.), ces cinq catégories représentant 75% du marché de la GD. Mauvaise nouvelle : les prix des vins blancs suisses y ont baissé (sauf pour Genève). Ils ont augmenté pour les rosés et se sont plus ou moins maintenus pour les rouges.
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