Le Michelin 07 rétrograde Bernard Ravet
Ravet crève un pneu
4 x4 pour GaultMillau (soit ses quatre toques confirmées au sommet), Bernard Ravet roulait sur deux pneus pour Michelin. Et voilà que le guide rouge lui en crève un… Plus que la deuxième étoile redonnée à Didier de Courten, qui l’avait perdue entre Corin et Sierre, c’est celle retirée à Bernard Ravet, à Vufflens-le-Château (VD), qui constitue l’événement du guide Michelin Suisse dont la quatorzième édition est en librairie dès le jeudi 23 novembre 2006.
Pierre Thomas
Au plus haut niveau, ce mouvement est le seul, car Michelin confirme ses trois étoiles à Philippe Rochat à Crissier et à Gérard Rabaey à Brent-sur-Montreux. Si le guide GaultMillau Suisse 2007 avait vu dans Bernard Ravet le «maître de l’enchanteur Ermitage» qui déroule à table «un parcours royal de mets d’anthologie», le Michelin, lui, le ramène au niveau de Roland Pierroz, à Verbier, gratifié également d’un 19 sur 20 au GaultMillau, mais qui n’est jamais parvenu à décrocher un deuxième macaron.
L’Onde étoilée
Des trois restaurants promus à une étoile, cette année, un seul est en Suisse romande, l’Auberge de l’Onde à Saint-Saphorin (VD), rénovée à grands frais et rouverte ce printemps, où officie Gérard Cavuscens, ancien bras droit de Frédy Girardet. Le Jaan du Montreux-Palace, que le jeune chef David Tarnowski vient de quitter, et l’Hostellerie de la Vendée, au Petit-Lancy (GE), perdent leur étoile. Par contre, Marcel Thürler, à Bulle-La Tour-de-Trême garde son macaron — il n’apparaît plus dans le guide concurrent — parmi les 70 tables de ce rang (pour 13 deux étoiles).
Sur les 2'045 adresses d’hôtels et de restaurants réparties sur 578 pages, ces grandes tables ne représentent toutefois que 5%. Au total, 133 établissements sont nouveaux et 147 ont été radiés. Le guide a fait le ménage dans les «bibs gourmands», restaurants à repas à prix modérés (16 nouveaux pour 21 rayés de la liste) et les «bibs hôtels», hôtels à moins de 180 francs la nuitée avec petit déjeuner (9 nouveaux et 13 supprimés).
Fribourg et Valais au tournus
Si le guide souligne que «chaque année, toutes les informations pratiques, les classements et distinctions sont revus et mis à jour», les visites sont «anonymes et régulières», donc pas annuelles. Du mouvement des «bibs», on retiendra qu’en Suisse romande, Fribourg et le Valais ont été systématiquement visités cette année. Enfin, Michelin met la pression sur ses «espoirs» : en vue d’une étoile, Al Portone, à Lugano et le Rössli à Escholzmatt (LU) et le Schauenstein-Schloss à Fürstenau (GR) pour deux (futures) étoiles.
*Guide Michelin Suisse, 578 pages, 37 francs, dans toutes les librairies (c'est un des rares titres de l'édition française qui n'est pas repris par l'éditeur — sans droit de retour, donc…)