Non-filtré neuchâtelois 2019: frais, malgré l’été chaud
Après le premier concours international de l’année, le premier vin suisse mis sur le marché, le troisième mercredi de janvier, le chasselas non-filtré de Neuchâtel. Il représente autour de 15% de la production du chasselas neuchâtelois, mais ses ventes ont progressé de 8% l’an passé. Dégustations publiques ce mercredi en fin d’après-midi (17 h – 20 h) à l’Hôtel-de-Ville de Neuchâtel et jeudi (mêmes heures) aux Anciens Abattoirs de La Chaux-de-Fonds.
Augmentation des ventes et marge de progression : le «non-filtré», par définition trouble, tient son rang d’ambassadeur des vins de Neuchâtel. Comme le constate Yann Künzi, directeur de NVT (Neuchâtel vins et terroirs), «la bouteille tient bien pour le Chasselas traditionnel et augmente nettement pour le non filtré. De plus, les ventes de non filtré hors des frontières neuchâteloises sont encore inférieures à 20% du volume total. Il reste donc encore une belle marge de progression.»
Réputée «chaude» — mais surtout l’été, l’un des trois plus chauds depuis 150 ans —, l’année 2019 pourrait faire craindre des vins trop mûrs pour jouer le rôle de trouble-fête de ce chasselas primesautier. Il n’en est rien, parce que la nouaison tardive a amené une date de vendange au début octobre. Le non-filtré a été présenté à la cave d’Alain Gerber, à Hauterive.
Pour l’œnologue Yves Dothaux (bien entouré, au centre de la photo), responsable de l’Encavage de l’Etat, le nez du non-filtré d’Alain Gerber, un parmi la trentaine qui en proposent, révèle «la pomme bien mûre, reflet d’un climat généreux. Suivent des notes d’agrumes, qui apportent de la fraîcheur à ce bouquet complexe, que complètent une touche de minéralité et le soyeux de la levure. En bouche, les arômes se déroulent lentement, soutenus par un joli pétillant et une belle vivacité. Le corps est généreux avec de la complexité et une grande longueur. On retrouve la pomme et les agrumes, ainsi que l’ananas confit, assortis d’une touche de banane. Assurément un excellent non-filtré, du type de ceux que l’on peut boire toute l’année !»
Et même au-delà : car s’il est le premier sur le marché, le non-filtré neuchâtelois, grâce au phénomène de l’autolyse des levures et des fines lies, peut fort bien tenir dans le temps, à l’image des champagnes, dont la longévité comble les amateurs de complexité aromatique sur un support vif et minéral.
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