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Posted on 8 juillet 2020 in Edito

Belles vendanges… et mauvaises nouvelles

Belles vendanges… et mauvaises nouvelles

Bientôt le mi-septembre et le temps attendu des vendanges, entre mildiou menaçant et canicule estivale, qu’on dit excellentes en quantité et en qualité, pour la seconde année consécutive…

Ce fut aussi, pour moi, l’occasion de passer un cap: un demi-siècle de journalisme professionnel à plein temps, à peu près pour moitié en salarié, dont la moitié à des postes à responsabilités et l’autre moitié en libre. C’est justement en ce début septembre que le blog les5duvin m’a demandé, comme à tous ses collaborateurs, de livrer une séquence «émotion»: la voici, qui remonte donc à près de 50 ans!

Il y a des semaines pas joyeuses: la dernière le fut (autour du 20 septembre 2023! Avec des licenciements à Tamedia (il y a des journalistes qui n’afficheront jamais 50 ans de métier au compteur, c’est sûr…), la suppression du guide GaultMillau romand sur papier (qu’on avait rebooté avec Jean-Luc Ingold en 1994) au profit d’une version digitale gratuite, et l’annonce d’une possible distribution postale uniquement l’après-midi au lieu du matin (ce qui péjorera encore les journaux… Et j’avais précisément pu transformer le Journal de Nyon, de Rolle et Morges-Actualité en Quotidien de La Côte, au début des années 1990, parce La Poste renonçait à sa tournée de… l’après-midi, au seul profit du matin!). Un signe fort pour prendre ma retraite, donc…

Pour le blog franco-belgo-suisse les5duvin, j’ai rédigé trois chroniques helvétiques, sur une dégustation verticale chez Jean-René Germanier, d’un cornalin qui se positionne parmi les grands rouges bien élevés, l’amigne de Vétroz, sous la forme de la cave ancestrale, légèrement douce et liquoreuse (Mitis), mais aussi d’une plus petite cave dont on a peu parlé ces derniers temps, la Cave des Tilleuls… Et c’est chaque jeudi! Ici, mon papier sur la malvoisie d’Istrie, puis celui sur le cépage rouge local rustique, le Teran, après l’annonce de la candidature des 1ers Crus de Fleurie. Et aussi la découverte de quelques vins blancs du pied du Vésuve, en Campanie, près de Naples; les 30 ans de la DOCG Taurasi, un très solide vin rouge à base d’aglianico… Et les meilleurs Timorasso de Derthona, le futur «Barolo Bianco»!

Lisez aussi la saga du Marsala, ce vin muté sicilien, «inventé» par un Anglais, récupéré par les Italiens, et qui fête ses 250 ans d’existence cette année! Et puis, la sortie, le 30 octobre, du premier merlot tessinois de haut de gamme, signé Paolo Basso, le meilleur sommelier du monde 2013, à Tokyo.

Plus tôt dans l’année j’étais à Porec (Istrie croate) au 30ème Concours Mondial de Bruxelles, enfin consacré en CMB que mon confrère, correspondant à Washington pour Radio-Canada, Frédéric Arnould a fort bien «couvert». 

Les sélections cantonales se succèdent:  les Genevois et les Neuchâtelois puis les Vaudois, Et les Bernois! Les Valaisans, enfin, au début septembre, avec une pluie d’or. D’autres compétitions ont déjà rendu leur verdict, comme celle dédiées aux bios suisses et qui ne consacre que des valeurs sûres. En attendant, après le Mondial des merlots, celui du Chasselas qui a porté trois fendants du Valais en tête, du jamais vu en 12 éditions du concours, puis celui des pinots, puis le Grand Prix du Vin Suisse (GPVS), pour lesquels Vinum et Vinea se sont rabibochés. Les vainqueurs de toutes les catégories et des prix annexes, en pleine inflation (plus de 90 nominés!), seront connus début octobre, à Berne, mais la liste des prétendants a été publiée. Quant au Mondial des Pinots, organisé par VINEA, aura lieu, lui, non pas cet été, mais du 3 au 5 novembre.

La revue anglaise Decanter a aussi distribué généreusement ses «awards»: 8 vins sur 10 en obtiennent! Mais la pointe de l’iceberg est toujours plus exiguë: un seul vin suisse décroche le Graal de platine! Au CMB (Concours mondial de Bruxelles), un seul vin suisse avait obtenu le grand or. Coïncidence, les deux domaines les mieux notés sont (presque) voisins à Salquenen (VS)!

Mon «opus» sur les vins suisses est toujours dans toutes les (bonnes) librairies. Qui ne l’a pas encore lu? 

Sur le site vitisphère.com, ma consoeur Sharon Nagel vient d’écrire, en mai 2023; «Pierre Thomas s’est donné comme mission d’aider et d’encourager les curieux à pousser la porte des caves aux quatre coins du pays. Entre histoire avec un grand H et familiale, il fait la part belle aux domaines en bio et biodynamie, aux femmes et aux jeunes, le tout dans une vision prospective qui positionne clairement la Suisse et ses vins dans un monde contemporain et d’avenir.»

Lire ici le «making off» de ce chantier d’une bonne année (de semi-confinement…) sur www.toutsurlevin.ca. On peut le lire ici.

Mon confrère Dennis Lapuyade, Américain établi à Genève, en a fait un compte rendu élogieux sur son blog. En anglais!

Et c’est toujours le bon moment pour découvrir ma ville, Lausanne, en lecture puis à pied, elle qui accueillera du 23 au 28 octobre prochain le Symposium des Great Wine Capitals, dont le programme vient de paraître.

Pierre Thomas ©thomasvino.chtrusted journalist